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Dangereuses alliances
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 03 - 2016

Parmi les premiers bénéficiaires de la stratégie saoudienne au Yémen il y a Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). « Le gouvernorat de l'Hadramaout est une des rares zones où la coalition conduite par les Saoudiens n'a effectué aucune frappe aérienne, » notait Buringa.
«Le port et l'aéroport international d'al Mukalla sont en bon état et sous le contrôle d'Al-Qaïda. De plus, l'Arabie saoudite a livré des armes à Al-Qaïda, qui étend sa sphère d'influence.» L'alliance saoudienne avec les terroristes affiliés à Al-Qaïda au Yémen a été mise en lumière en juin dernier lorsque le gouvernement «de transition» d'Abd Rubbuh Mansour Hadi, soutenu par les Saoudiens a détaché un représentant à Genève comme officiel délégué aux négociations avec l'ONU.
Il s'est avéré que le représentant n'était autre qu'Abdulwahab Humayqani, identifié comme un «terroriste mondial spécifiquement désigné» en 2013 par le Trésor américain pour le recrutement et le financement d'AQPA. Humayqani aurait été derrière l'attaque à la voiture piégée d' Al-Qaïda qui a tué sept personnes sur une base de la garde républicaine yéménite en 2012. D'autres analystes sont d'accord. Comme Michael Horton commente dans le Terrorism Monitor de la fondation Jamestown: «L'AQPA peut également bénéficier du fait qu'il pourrait bien être vu comme un intermédiaire utile par l'Arabie saoudite dans sa guerre contre les Houthis.
L'Arabie saoudite et ses alliés arment de nombreuses milices disparates dans le sud du Yémen. Il est presque certain qu'une partie, si ce n'est plus, du financement et matériel arrivera jusqu'à l'AQPA et assez probablement à l'Etat Islamique.» Alors qu'ils claironnent la guerre contre l'Etat Islamique en Irak et en Syrie, l'Occident ouvre la voie à une résurgence d'Al-Qaïda et de l'Etat Islamique au Yémen.
«L'Arabie saoudite ne veut pas d'un pays fort et démocratique de l'autre côté de la frontière de plus de 1500 kilomètres de long qui sépare les deux pays (Arabie saoudite et Yémen),» remarquait la représentante du ministère des Affaires étrangères hollandais dans son article maintenant censuré. Ni, semble-t-il, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Elle ajoutait: « Ces oléoducs vers Mukalla y arriveront probablement finalement. » Ils n'y arriveront probablement pas – mais il y aura encore un retour de flamme.
Israël-connexion ou l'alliance d'un Etat colonial et d'une monarchie obscurantiste
Dans un article publié le 22 juin 2015 par le Réseau Voltaire, le journaliste d'investigation Thierry Meyssan dévoile l'imminente signature d'accords secrets entre Israël et l'Arabie Saoudite. Dans ce sens, il explique que ces accords viennent en partie en réponse aux négociations entre les Etats-Unis et l'Iran et se situent dans le prolongement du financement de la guerre contre Ghaza en 2008 par l'Arabie saoudite : l'alliance d'un Etat colonial et d'une monarchie obscurantiste.
Selon Thierry Meyssan, « depuis 17 mois (c'est-à-dire depuis l'annonce des négociations entre Washington et Téhéran qui durent, elles, depuis 27 mois), Tel-Aviv mène des négociations secrètes avec l'Arabie saoudite. Des délégations à très haut niveau se sont rencontrées cinq fois en Inde, en Italie et en Tchéquie. La coopération entre Tel-Aviv et Riyad s'inscrit dans le plan états-unien de création d'une « Force arabe commune », sous les auspices de la Ligue arabe, mais sous commandement israélien.
Celle-ci est déjà effective au Yémen où des soldats israéliens pilotent des bombardiers saoudiens dans le cadre d'une Coalition arabe dont le quartier général a été installé par les Israéliens au Somaliland, un Etat non-reconnu situé de l'autre côté du détroit de Bab el-Mandeb . Cependant, Riyad n'entend pas officialiser cette coopération tant que Tel-Aviv refusera l'initiative de paix arabe, présentée à la Ligue arabe en 2002 par le prince Abdullah avant qu'il ne devienne roi. Israël et l'Arabie saoudite sont tombés d'accord sur plusieurs objectifs.
Au plan politique :
- «Démocratiser » les Etats du Golfe, c'est-à-dire associer les peuples à la gestion de leurs pays tout en affirmant l'intangibilité de la monarchie et du mode de vie wahhabite ;
-Changer le système politique en Iran (et non plus faire la guerre à l'Iran) ;
-Créer un Kurdistan indépendant de manière à affaiblir l'Iran, la Turquie (pourtant longtemps un allié d'Israël) et l'Irak (mais pas la Syrie, qui est déjà durablement affaiblie).
Au plan économique : -Exploiter le champ pétrolier de Rub'al-Khali et organiser une fédération entre l'Arabie saoudite, le Yémen, voire Oman et les Emirats arabes unis ; -Exploiter les champs pétroliers de l'Ogaden, sous contrôle éthiopien, sécuriser le port d'Aden au Yémen, et construire un pont reliant Djibouti au Yémen. En d'autres termes, si Tel-Aviv et Riyad font «contre mauvaise fortune bon cœur» et admettent que les deux tiers de l'Irak, la Syrie et la moitié du Liban soient contrôlés par l'Iran, ils entendent :
-S'assurer que l'Iran renoncera à exporter sa révolution
-Contrôler le reste de la région en excluant la Turquie qui a succédé à l'Arabie saoudite dans la supervision du terrorisme international et vient de perdre en Syrie.
En conclusion, l'histoire du Yémen reste jalonnée de conflits depuis l'Antiquité. La solution politique reste la seule issue pour un conflit qui profite à Daech et Al-Qaida, côté sunnite, et aux bataillons chiites iraniens Al-Qods et d'Abou Fadl Al-Abbas, légion internationale chiite. Si la guerre par délégation déclenchée au Yémen a démarré, sa fin ne semble pas pour demain.


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