Les services de l'inspection vétérinaire relevant de la direction de la santé de la wilaya de Chlef, ont décelé six cas de brucellose dans trois foyers différents, à Aïn Merane au nord-ouest de Chlef. Une localité rurale située à mi-distance entre le chef-lieu de la wilaya de Chlef et Sidi Moussa (Relizane) (45 km). Cette découverte a nécessité l'ouverture d'une enquête par la direction de la santé, afin d'enrayer cette pathologie particulièrement, contagieuse et qui peut se transmettre à l'homme et créer, donc, un problème de santé publique. Les trois foyers de brucellose découverts chez six vaches laitières ont été confirmés grâce aux résultats des analyses opérées au niveau du laboratoire vétérinaire régional de Mostaganem, précise Mâamar Benderiat, président de l'inspection vétérinaire relevant de la direction des services agricoles (DSA) de Chlef. Ainsi, «nous avons instruit à ces trois éleveurs de procéder immédiatement à l'abattage des vaches affectées par la brucellose en attendant de passer à la procédure d'indemnisation conformément à la réglementation en vigueur. Cette dernière stipule le remboursement de 50% du prix de la vache», a éclairci notre interlocuteur. Et d'ajouter que la viande de ces vaches affectées est propre à la consommation, mais c'est la consommation de son lait qui est néfaste. La brucellose animale peut, signalons-le, être transmise à l'homme par la consommation de lait de vache cru. Cela est d'autant plus inquiétant qu'il existe à Chlef, de nombreuses boutiques qui proposent ce lait sans aucune garantie. Le remède efficient de la prophylaxie de la brucellose bovine en Algérie est, selon les spécialistes en la matière, exclusivement sanitaire et fondée sur la surveillance sérologique des cheptels indemnes, le dépistage et l'assainissement des cheptels infectés. Notons que l'Etat apporte une aide financière pour l'assainissement des cheptels infectés, pour le dépistage et l'abattage des animaux positifs. Enfin, les éleveurs dont les vaches affectées par la brucellose n'ont pas dissimulé leur colère quant au retard accusé en matière d'indemnisation et de prise en charge par l'inspection vétérinaire de la DSA de Chlef. Ils contestent également le faible taux d'indemnisation qui ne peut, selon eux, même pas couvrir la moitié du prix de l'une des vaches laitières. «Une vache laitière est deux fois plus chère qu'une vache à viande. Il en va de même pour le coût d'élevage. C'est pourquoi nous interpellons les autorités locales compétentes à bien évaluer les pertes financières dont nous sommes victimes suite à cette infection», revendique un éleveur dont deux vaches ont été touchées par la brucellose.