Si l'abondance de la pomme de terre sur les marchés fait des heureux, les producteurs, eux, se plaignent de la baisse des prix et du manque d'aires de stockage. Pour pallier cette situation, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a promis de lancer «rapidement» une opération de stockage de 40 000 tonnes de pomme de terre, dans le cadre du dispositif de régulation économique à travers les opérateurs stockeurs privés encadrés par l'Onilev. Une fois cette opération réalisée, le ministère a encore rassuré les producteurs, lors d'une réunion tenue hier avec le Conseil national interprofessionnel de la filière pomme de terre (Cnif Pdt), en prenant des mesures allant dans le sens de l'encouragement et de l'encadrement des opérations d'exportation des excédents de production et l'incitation à la mise en place d'industrie de transformation. Selon le département de Sid Ahmed Ferroukhi, ces résultats probants ont permis d'enregistrer une croissance soutenue de la production nationale de pomme de terre, qui a doublé entre 2009 (2,6 millions de quintaux) et 2015 (4,5 millions qx) avec une extension des superficies de 105 000 ha en 2009 à 151 000 ha en 2015. Parmi les décisions prises lors de cette rencontre, un communiqué du ministère souligne la mise en œuvre des mesures discutées fin décembre, relatives au soutien accordé pour le stockage de la pomme de terre de consommation de la tranche saison 2015, notamment le paiement des producteurs ayant vendu leurs produits à l'opérateur public Frigomedit avec l'appui de la Badr. La dernière mesure consiste en la mise en place d'un groupe de travail afin de proposer un plan d'action 2016/2019 et une feuille de route à l'effet de moderniser et de relancer durablement la filière pomme de terre. Ainsi, ajoute le communiqué, une réflexion autour de l'évaluation du système actuel de régulation Syrpalac est prévue en collaboration avec les ministères des Finances et du Commerce, et les institutions liées. Les résultats du groupe de travail seront présentés pour consolidation lors de la rencontre prévue à la fin du mois en cours. Enfin, le ministère explique que l'ensemble de ces mesures vise à consolider l'autosuffisance du pays en ce produit de consommation, avec une production projetée de plus de 6 millions de tonnes en 2019, substituer les importations de semences à cette échéance et d'encourager les exportations en produits frais et transformés de pomme de terre.