Le Musée national des antiquités est le plus ancien musée d'Algérie et d'Afrique du Nord. Il était destiné à recevoir dans ses collections des objets relatifs à l'ethnographie, aux antiquités, aux arts et aux industries d'Algérie. Son histoire débute vers 1838. L'idée de la construction d'un musée pour les collections antiques revient à Adrien Berbrugger premier conservateur qui leur réserva une pièce spéciale dans la caserne des janissaires, rue Bab-Azoun, et l'annexe, en 1835, à la première bibliothèque qui deviendra plus tard la Bibliothèque nationale d'Alger. En 1845, il obtient une dizaine de chambres au palais de la Djenina. Les objets y sont transférés et exposés ensuite, en 1848 dans des pièces voûtées, du bas d'une maison mauresque, sise au 18 rue des Lotophages, qui sera démolie en 1862, lors des travaux de fortifications. Un an plus tard, le musée et la bibliothèque sont installés dan l'ancien palais de Mustapha Pacha, rue de l'Etat-Major, à la Casbah. Le musée occupe le rez-de-chaussée et l'une des salles du second étage, alors que le premier étage est réservé à la Bibliothèque. Le musée est alors divisé en quatre sections : antiques, monuments indigènes, épigraphies et autres, objets d'arts arabe. A la fin des années 1880, les lieux deviennent exigus et inadéquats pour abriter les collections. «A l'intérieur du patio du palais Mustapha Pacha, les objets exposés sont en général volumineux et difficiles à placer dans les salles du palais-lesquelles sont initialement des chambres profondes et étroites en raison de la faible portée des rondins de thuya exclusivement employés jadis comme solives dans la plupart des maisons et des petits palais mauresques. La faible luminosité des salles entourant le patio est accentuée par la masse encombrante et l'ombre portée de ces objets sur les petites ouvertures existant le long des galeries », écrit Nadia Oulebsir.« Malheureusement, les galeries du Patio où sont les antiquités et les salles de dépôt des livres sont des plus obscres, de sorte qu'on ne peut guère étudier sans une lumière, les pièces les plus intéressantes de la collection, et qui les lecteurs travaillent en plein air », écrit George Doublet. A cette situation précaire, s'ajoute un conflit entre le Conseil général d'Alger et le gouvernement général autour de la gestion de la bibliothèque-musée. Décision est donc prise de faire scission entre la bibliothèque et le musée. Ce dernier sera ainsi transféré dans la banlieue est d'Alger, appelée par les Français Mustapha Supérieur. Le musée est installé dans une maison affectée auparavant à l'Ecole normale primaire et située au milieu d'un jardin public, le parc de Galland. A son installation, le musée hérite, en plus de son ancienne collection, d'un fonds de l'exposition permanente des produits d'Algérie. Il est composé entre autre d'armes, de trophées, de souvenirs locaux, de pièces d'art... rassemblés dès 1854. Le musée sera agrandi en 1903 et de nouvelles salles seront adjointes au noyau primitif, et grâce au savant Stéphane Gsell, elles ne tarderont pas à se meubler. Le musée s'enrichit notamment par l'acquisition de la collection Ben Aben à la suite d'une exposition organisée à Alger en 1905. Le 18 mai 2003, à l'occasion de la Journée mondiale des musées, un nouveau bâtiment est inauguré pour abriter les collections d'art islamique.