Dans une conjoncture assez délicate due à l'impact de la baisse des prix du pétrole sur l'économie mondiale, nombreux sont les pays qui cherchent l'alternative dans les énergies renouvelables. Dans ce domaine, «l'Algérie est un partenaire de confiance», a déclaré, hier à Alger, le commissaire européen en charge de l'action pour le climat et l'énergie, Miguel Arias Canete. En marge de la 1re édition du forum algéro-européen sur l'énergie, le commissaire européen s'est exprimé lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le ministre de l'Energie, Salah Khebri, affirmant que «le gaz algérien est nécessaire pour contribuer dans la démarche européenne de transition énergétique». Le haut responsable européen souligné que «le gaz algérien représente un composant du mix énergétique lequel devrait permettre à l'Europe de réduire de 40% ses émissions de CO2 à l'horizon 2030». Affirmant l'efficacité de l'Algérie en tant que partenaire énergétique pour l'Europe, le même responsable a souhaité qu'elle continue de consentir des efforts pour maintenir sa position de fournisseur-clé pour l'Europe. A cet effet, il a avoué qu'il y aura des obstacles auxquels l'Algérie devrait faire face, cela revient, selon lui, au moment où la demande pour le gaz ne cesse d'augmenter, dictée par la priorité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce sens, il a déclaré que durant la prochaine décennie, la demande mondiale pour le gaz de pétrole liquéfié (GPL) devrait augmenter de 50%. Par ailleurs, Arias Canete a relevé les défis auxquels l'Algérie devrait face dont le développement des nouvelles technologies pour continuer à répondre à la demande de ses clients dont principalement l'Union européenne. Il a insisté, en outre, sur le fait que «l'Algérie devrait augmenter ses capacités de production». Soutenant le dispositif de l'Algérie dans ses efforts pour le développement de l'énergie, le commissaire européen a confirmé la volonté des Européens pour développer leur partenariat stratégique avec l'Algérie dans ce domaine. En guise d'encouragement, le même responsable a précisé que l'Europe a pu créer deux millions de postes d'emploi dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, a-t-il noté, poussant l'Algérie à faire plus d'efforts dans ce créneau. Sonatrach : plus de 73 milliards d'investissement d'ici 2020 Pour sa part, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a déclaré hier, en marge du forum algéro-européen sur l'énergie, que la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach dépassera les 73 milliards de dollars d'investissement entre 2016 et 2020. Ceci révèle la volonté de l'Algérie de maintenir la production nécessaire pour satisfaire la demande nationale en constante croissance, a expliqué le ministre de l'Energie. Dans ce sens, le ministre a donné le chiffre de 100 milliards de dollars en montant cumulés entre 2000 et 2015 dans les réalisations en matière d'hydrocarbures. En ce qui concerne la capacité installée des exportations gazières de l'Algérie, elle a été portée à près de 90 milliards m3/an dont plus de 50 milliards m3/an via les trois gazoducs dédiés à l'Europe, tandis que le reste est formé de GNL, selon le premier responsable du secteur de l'énergie. L'Algérie a fourni au total plus de 1 500 milliards de m3 sous forme de GNL et par gazoducs, a-t-il précisé. Pour ce qui est de la production des hydrocarbures, elle a atteint près de 200 millions de TEP en 2015 et devrait reprendre progressivement sa croissance dès 2016 pour atteindre 241 millions TEP en 2020, a fait savoir le ministre. A moyen terme, il est escompté que la production primaire d'hydrocarbures renoue avec la croissance à partir de 2016 pour atteindre 241 millions TEP en 2020 grâce à la mise en exploitation de nouveaux gisements et à l'amélioration du taux de récupération des gisements existants. Quant à l'électricité, dont le taux de couverture a atteint 98%, M. Khebri a avancé que d'ici à 2030, la demande sur l'électricité devrait tripler à 150 terawatts/heure alors que la consommation du gaz naturel devrait plus que doubler, de même que celle des produits pétroliers.