La première phase de l'opération réhabilitation des installations de production du complexe sidérurgique El-Hadjar (Annaba) sera réceptionnée le 4 août 2016. Initialement prévue dès janvier 2016, cette opération avait été lancée quatre mois plus tard. Méticuleusement préparée, elle avait été le principal point d'intervention du ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb. Il s'était exprimé lors de la conférence de presse qu'il avait animée le 7 octobre 2015 au complexe sidérurgique El-Hadjar. Entouré des cadres dirigeants du groupe Imital, le ministre s'était attardé sur les mesures prises par le Conseil des participations de l'Etat. Elles portent sur, entre-autres, l'octroi de deux crédits. L'un de 355 millions de dollars est destiné au financement de l'exploitation et l'assainissement de la situation de la société. L'autre de 600 millions de dollars est dédié au programme d'investissements. Un 3e crédit de 76 millions dedollars concerne la modernisation des mines de fer de Ouenza et Boukhadra avec pour objectif de produire et expédier 2.5 Mt de minerai/an. Toutes ces dispositions ont fait l'objet d'un communiqué précisant l'octroi d'un certain nombre d'avantages. Y sont soulignés l'exonération des droits de douanes et bénéfice du taux réduit de TVA pour l'acquisition à l'import, de divers produits matières premières ainsi que le bénéfice des avantages prévus par le régime de la convention conformément aux dispositions du code des investissements. Ces décisions prises par l'Etat visent à permettre au complexe sidérurgique El-Hadjar d'atteindre, dans une première phase, une capacité de production de 1,2 million de tonnes/an. Un objectif que les experts ont estimé réalisable avec la modernisation des installations essentielles du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, principalement la zone chaude : (PMA, Haut-Fourneau, ACO1). Les experts avaient fixé la date de redémarrage de la zone chaude dès janvier 2016. La 2e phase consiste en l'installation d'une nouvelle aciérie électrique et d'un nouveau laminoir avec pour finalité de porter la capacité de production de l'usine à 2,2 Mt. Les gestionnaires ArcelorMittal Algérie ont estimé que l'acquisition de ces nouveaux équipements contribuera à améliorer la sécurité des hommes et des installations. Il est aussi prévu le renouvellement de 34 km linéaires de voie ferrée et une autre dite stratégique de 11 km avec drainage auxquelles s'ajouteront des installations maritimes, ponts roulants et autres éventuels travaux de mise à niveau de l'environnement. Après avoir connu un retard de plusieurs mois, l'investissement a entamé sa matérialisation le mois d'avril 2016. La DG du groupe Imital a tenu à la collaboration du syndicat et du CP de l'entreprise sur la base des dispositions du pacte de stabilité sociale. C'est donc en arrière fond de l'ensemble de ces acquisitions que les installations de production, dont le Haut Fourneau, que le complexe sidérurgique seront remises en exploitation le 4 août prochain au plus tard. Cette date a été confirmée par des sources proches des décideurs du groupe Imital. Il est également question qu'à cette date, le ministre de l'Industrie présidera la cérémonie officielle de réception de la première phase des travaux de réhabilitation. Notamment, le 2e Haut-Fourneau (HF) dont le démontage-remontage a nécessité beaucoup d'efforts des techniciens belges et portugais. Les mêmes sources révèlent que la date du 2 août 2016 a été retenue pour la mise à l'essai du Haut- Fourneau. S'ensuivra, 48 heures après, sauf imprévu, le lancement de la chaîne de production d'un million de tonnes/an d'acier liquide. Concerné par la réhabilitation de deux tronçons de voie ferrée de 45 km linéaires reliant Tébessa au complexe sidérurgique à El Hadjar, le ministre des Transports Boudjemaâ Talaï pourrait être présent. L'ensemble des travaux de réhabilitation avaient été préconisés par des experts. Ces derniers avaient ordonné la mise au rebut du Haut Fourneau n°1 et la cokerie du complexe sidérurgique. Pour l'heure, l'on s'en tiendra à la satisfaction exprimée par les deux partenaires algériens et luxembourgeois en ce qui concerne la réhabilitation des installations de production et la cession de la totalité des actifs du groupe ArcelorMittal au gouvernement algérien. «Nous sommes satisfaits de cet accord conclu avec le gouvernement algérien avec qui nous entretenons d'excellents rapports de collaboration. Cet accord permet à ArcelorMittal Algérie, ArcelorMittal Pipes and Tubes et ArcelorMittal Tébessa de jouer un rôle clé dans le développement de l'industrie sidérurgique et minière. Nous sommes heureux de pouvoir soutenir le gouvernement algérien à réaliser ce plan dans l'intérêt de la société et du pays», a déclaré Davinder Chugh, membre de la direction générale du groupe ArcelorMittal et directeur monde du segment Acis. Le 4 août 2016 donc, tout sera prêt pour «la fête» comme aiment à la qualifier les 5 000 salariés d'ArcelorMittal Annaba. Il reste, cependant, qu'elle pourrait être de courte durée au regard des problèmes socioprofessionnels persistants. Ils ont été mis en sourdine avec la signature par la direction générale et le conseil syndical d'un pacte de stabilité sociale étalé sur 3 années applicable dès 2015. Les 5 000 salariés des sociétés ArcelorMittal Algérie, ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie et ArcelorMittal Tébessa passées sous le contrôle total de l'Etat algérien patienteront-ils jusque-là ?