Emboîtant le pas à Zaïm Bensaci, président du Conseil consultatif de la PME/PMI, qui avait appelé il y a quelques jours à réduire l'influence de la bureaucratie dans l'environnement des affaires, voilà que Noureddine Bedoui s'oriente dans la même perception. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a appelé, lundi à Oran, à déployer davantage d'efforts pour lutter contre la bureaucratie, la corruption et l'économie basée sur la rente. Dans une allocution qu'il a prononcée lors d'une rencontre régionale d'évaluation des activités des wilayas dans l'ouest du pays, le ministre a estimé «nécessaire de déployer plus d'efforts pour lutter contre les comportements bureaucratiques qui persistent dans les services administratifs», ajoutant qu'«il s'agit d'un premier défi pour l'Etat». «Alors que nous avons introduit des solutions informatiques, les mêmes utilisées à travers le monde, les agents bureaucrates n'ont pas hésité à s'adapter au nouveau contexte pour chercher de nouveaux moyens d'enrichissement par des formes et des techniques nouvelles», a déploré M. Bédoui. Ces situations, a relevé le ministre, «se produisent dans un contexte d'une présence timide des services de contrôle et de suivi. Ceci a encouragé la prise de mesures non prévues par la règlementation, la vente de documents mis gratuitement par l'Etat à la disposition des citoyens en plus de la commercialisation de rendez-vous pour l'obtention de documents biométriques et autres pratiques». «Ces pratiques doivent être combattues avec fermeté et rigueur», a-t-il martelé, appelant les walis à mettre en place les instruments nécessaires pour garantir des prestations de service de qualité loin de toutes pratiques bureaucratiques. Le ministre a mis en exergue la nécessité «d'opérer un changement positif et palpable dans ce domaine en procédant à l'intensification des efforts pour enrayer toute forme de faillite dont souffrent les services publics et qui porte atteinte à la crédibilité des services de l'Etat tant au niveau central que local». Ce regroupement régional est organisé en prévision de la rencontre annuelle gouvernement-walis. Les secrétaires généraux et cadres centraux de plusieurs ministères prennent part à la rencontre d'Oran, en plus des chefs de l'exécutif de 13 wilayas dans l'ouest du pays. Les travaux se sont déroulés autour de deux axes : le développement économique et l'amélioration des services publics. Des recommandations et propositions seront dégagées à l'issue de cette réunion. Est-ce la fin de l'économie rentière et de la corruption dans l'administration ? Dans ce contexte, Noureddine Bedoui a déploré en estimant qu'il n'y a pas de communes pauvres en Algérie, «mais il existe une mentalité rentière, répandue dans nos collectivités locales qui attendent des dotations financières provenant des autorités centrales». A ce sujet, le ministre a réaffirmé que «l'ère des dotations financières centralisées pour faire face aux dépenses de fonctionnement est révolue. Il a appelé l'assistance à chercher des ressources financières pour faire face aux dépenses d'une manière voulue. «Les interventions de l'Etat au profit des collectivités locales se limiteront désormais aux seuls projets créateurs de richesses», a-t-il souligné. «En dépit des instructions et des orientations données pour la rationalisation des dépenses et consacrer ces dernières à la prise en charge des préoccupations essentielles, nous avons constaté la persistance d'une tendance dépensière au niveau de certains chapitres budgétaires», a relevé le ministre, ajoutant que certains se permettent d'élaborer des prévisions budgétaires qui gardent les mêmes niveaux de dépenses. Dans ce contexte, le ministre a rappelé les dispositions introduites par la Constitution amendée qui «soutient le rôle du wali dans les actions de développement économique local, l'amélioration des ressources financières et la création de la richesse», a-t-il précisé. Par ailleurs, Noureddine Bedoui a souligné la nécessité d'assainir la situation du foncier industriel économique dans les wilayas et de prendre les mesures adéquates pour libérer ce foncier et le mettre à la disposition des investisseurs sérieux.