La loi fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 pour les femmes, a été officiellement adoptée, mardi à Alger, en Conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Ce texte adopté qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017, stipule le rétablissement de l'obligation d'un âge de départ en retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes avec un minimum de 15 ans de travail et la possibilité d'exercer cinq années supplémentaires avec l'accord de l'employeur. Les travailleurs ont, notamment à travers ce texte, la possibilité d'exercer dans des métiers hautement qualifiés ou déficitaires au-delà de l'âge de la retraite. Ces métiers seront définis par voie réglementaire. Par ailleurs, les travailleurs en métiers pénibles auront le droit de bénéficier d'une retraite avant l'âge de 60 ans. Ces métiers seront également définis par voie réglementaire. Selon le communiqué final du Conseil des ministres, cet avant-projet de loi « vise également à préserver l'avenir de la Caisse nationale des retraites et les intérêts des retraités et tient compte aussi des préoccupations exprimées par les représentants des travailleurs». Néanmoins, l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, qui stipule un départ à la retraite sans condition d'âge, reste en vigueur jusqu'à la fin de l'année en cours. De ce fait, la CNR continue de recevoir et de traiter les dossiers liés à la demande de départ à la retraite proportionnelle et sans conditions d'âge, avait-on précisé auprès de la Caisse. Il faut savoir que la loi fixant l'âge de départ à la retraite a été annoncée lors de la dernière tripartite du 5 juin et intervient dans une conjoncture économique touchée par la crise financière. Le communiqué final du Conseil des ministres explique que «cette révision est destinée à sauvegarder la Caisse nationale des retraites (CNR) qui fait face à une forte augmentation des départs en retraite sans conditions d'âge ou en retraite proportionnelle, deux dispositifs mis en place dans les années 90, à titre exceptionnel ou transitoire, alors que le pays était confronté à d'importantes vagues de dissolutions d'entreprises et de compression des salariés». La décision de rétablir le départ à la retraite à 60 ans vient «préserver et consolider le système national de retraite, d'autant plus que les conditions actuelles ne permettent plus le maintien du dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge», a-t-on précisé dans le même document. L'ordonnance de 1997 donnait la possibilité aux travailleurs de faire valoir leurs droits à la retraite à partir de l'âge de 50 ans et après 32 années de cotisations cumulées. «Le maintien actuel de ce dispositif entraîne des conséquences dommageables aussi bien aux équilibres financiers de la CNR qu'à l'outil de production qui enregistre chaque année d'importantes déperditions au niveau de ses ressources humaines, notamment les plus qualifiées dans un dispositif qui s'est avéré souvent inégalitaire», a-t-on expliqué lors de la dernière tripartite.