Des centaines de souscripteurs au programme AADL 2001-2002 ont tenu, hier à Alger, un sit-in pour dénoncer la stagnation que connaît le traitement de leurs dossiers. Une nouvelle démonstration de force a eu lieu, hier, devant le siège de l'AADL à Alger. Sous un soleil de plomb, vers 9h du matin, plus de 250 personnes se sont rassemblées dans ce lieu pour demander l'accélération du traitement des dossiers et l'ouverture imminente du site internet et ainsi la possibilité de verser la 3e et 4e tranche d'argent. «Nous sommes venus ici pour demander aux responsables AADL d'accélérer leur travail quant à la prise en charge de nos dossiers. Aujourd'hui, il y a environ 300 souscripteurs qui sont venus dénoncer la manière dont se fait le traitement de ces dossiers qui traînent depuis plus de 15 ans», a lâché une manifestante. Dans le sillage de ce rassemblement qui devient habituel au fil des semaines, les protestataires se sont montrés outrés de la façon que prône le gouvernement pour gérer la crise du logement en Algérie. Plusieurs personnes ont fait savoir leur colère à travers des slogans portant sur un traitement «pas juste» par rapport à l'attribution des logements aux vrais nécessiteux. Selon quelques-uns que nous avons interrogés, les souscripteurs AADL sont les derniers à attirer l'attention du gouvernement, comme cette dame qui a déposé sa demande dans le cadre AADL 2001-2002 qui croit «être délaissée contrairement aux autres, issus du programme LPP et social». Par ailleurs, le relogement rapide des victimes de l'incendie qui s'est déclenché, vendredi dernier aux environs de 21h12, dans un centre de transit à Bab El-Oued, a incité d'autres personnes à participer à ce rassemblement. «Franchement c'est de l'injustice. On devrait peut-être, nous aussi, mettre le feux dans nos demeures pour être vite relogés. J'ai vu une mobilisation instantanée des autorités. Le ministre de l'Intérieur et le wali se sont dépêchés sur place et la décision d'octroyer un nouveau logement et une considérable somme d'argent aux victimes a été prise sur place, tandis que nous, nous patinons depuis des années sans recevoir les clés de nos logements», raconte un homme présent à la manifestation. Avant la fin de ce sit-in aux environs de 13h, les responsables de l'Agence algérienne pour le développement du logement (AADL) ont accepté de recevoir dans leur bureau à Saïd Hamdine des représentants de la foule qui se tenait à l'extérieur. Selon nos sources, un accord a été trouvé pour la réouverture du site début décembre. En revanche, des protestataires ont affirmé que cet accord (début septembre) n'arrange pas leur affaires et demandent de fixer une nouveau délai plus avancé. «Nous n'accepterons pas d'attendre jusqu'au mois de septembre, commente un quadragénaire. Si nous avons bravé cette canicule pendant des heures, c'est pour justement faire bouger les choses et décrocher des promesses avantageuses pour nous ». A l'approche du 15e anniversaire du lancement du programme AADL 2001-2002 (le 18 août prochain), les souscripteurs concernés assurent qu'ils seront nombreux à rejoindre la place de Saïd Hamdine pour une autre grande manifestation s'ils n'auront pas de bonnes nouvelles.