Pour la troisième année de suite, le Front des forces socialistes (FFS) a organisé sa conférence nationale économique et sociale, durant laquelle le premier secrétaire du parti, Abdelmalek Bouchafa, s'est interrogé sur le nouveau modèle économique annoncé par le gouvernement. «On a entendu beaucoup parler du nouveau modèle économique. Où est-il ? Quels sont ses contours ?» s'est-il demandé. Il affirme que «jusqu'à maintenant, rien n'a été dévoilé que des décisions antinationales et antisociales». Lors de son intervention à l'ouverture de la conférence, Abdelmalek Bouchafa a affirmé que «le développement durable ne peut être réalisé sans l'implication de toute la société dans la prise de décision, sans l'égalité des droits et devoirs et sans le contrôle des entreprises publiques et privées et la lutte contre la corruption dans toutes ses formes». S'interrogeant sur la pertinence du nouveau modèle de croissance, adopté récemment par le gouvernement et dont, a-t-il dit, «même les grandes lignes n'ont pas été annoncées», il a parié «sur son échec à garantir la relance de l'économie nationale et faire face aux difficiles conséquences de la crise économique induite par la chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux». De son côté, la secrétaire nationale du développement durable et député Hayat Taiati a estimé que «le nouveau modèle de croissance était un concept flou qui doit laisser place à une politique économique fondée sur une vision concertée de la base au sommet et non l'inversé». Dans ce contexte, elle a préconisé «des reformes structurelles basées sur un débat national avec la participation de l'ensemble des acteurs, économistes, politiques et société civile, pour sortir de la crise actuelle». Il est à noter que les experts présents à cette conférence ont été unanimes à souligner que le consensus national était la seule issue pour sortir de la crise, jugeant «impossible la mise en œuvre de ce modèle car inadéquat à la situation économique et financière présente du pays». Pour sa part, l'expert Mohand Amokrane Cherifi a appelé à l'association des tous acteurs, notamment les opérateurs économiques et la société civile dans l'élaboration de ce modèle, s'interrogeant, dans la situation économique actuelle et au vu de la crise financière, sur les moyens de financement d'un tel plan. L'expert Mourad Kemiri a estimé que «même si la crise actuelle est induite par des facteurs exogènes qui échappent à l'Algérie (chute des prix du pétrole), des mesures auraient dû être prises pour s'y prémunir d'autant que les marchés mondiaux ont enregistré une baisse des cours du pétrole sur plusieurs années». Il est à noter également, que le FFS a remis ainsi sur la table sa démarche visant à reconstruire un consensus national en vue de faire sortir le pays du statu quo actuel.