Il nous avait été souvent dit que le FMI est responsable de nos ennuis financiers. Puis quelque chose a changé dans la perception qu'ont les populations algériennes des relations du FMI avec leur pays. Cette institution était présentée par les Algériens eux-même comme celle qui est chargée d'imposer des programmes anti populations, d'affamer ces dernières pour que puisse se dégager des obligations financières de remboursement des emprunts. Depuis la manne financière du pétrole dont les prix de vente ont nettement augmenté, depuis que les excédents financiers des échanges commerciaux sont en notre faveur, depuis plus particulièrement le remboursement «cash» de notre dette extérieure, on ne parle plus du FMI, surtout pas des «fourches caudines» dénoncées dans les discours des emprunteurs. Un évènement est pratiquement passé presque inconnu. Juste une ou deux journées dans la presse puis plus rien. Cette fois-ci c'est le FMI qui avait besoin d'emprunter auprès de l'Algérie. Les rapports de force sont-ils inversés ? Ceux qui parmi les populations ont appris la nouvelle se demandent pourquoi se passer de cette somme quand les besoins intérieurs sont immenses. Le gouvernement avait manqué de communiquer avec les populations pour en tirer parti en ce qui concerne les relations de confiance. Quand le FMI a lui-même demandé à bénéficier de cet emprunt, qu'en ont pensé les populations ? Il ne s'agit pas tant pour les autorités d'avoir à rendre compte aux populations, encore que ce serait une bonne chose, mais d'élever le niveau des débats financiers et de placer les contribuables dans une situation où ils auront à mieux comprendre les préoccupations de gestion du gouvernement. Le FMI lui-même a besoin d'une légitimité qu'il n'a pas auprès des populations. D'ailleurs, on disait de lui qu'il a une «légitimité fissurée». L'exemple cité était «qu'il avait des missions de terrain qui se résumaient à des trajets en limousine entre la piscine d'un hotel cinq étoiles et les bureaux climatisés du ministère local».