«L'Algérie s'est attelée à réunir les conditions autorisant la transition énergétique vers le développement des énergies renouvelables qui répond, en effet, à des enjeux environnementaux et de diversification des sources d'énergie tout en intégrant le développement industriel connexe», a déclaré, hier à Alger, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa. En marge de l'ouverture des travaux du colloque international sur la transition énergétique, hier à l'hôtel El-Aurassi, le ministre de l'Energie a expliqué que «la problématique de la transition énergétique n'est pas nouvelle, l'humanité a déjà connu d'autres transitions énergétiques, du bois vers le charbon, du charbon vers les hydrocarbures et actuellement vers les énergies propres». Se trouvant dans la nécessité de sortir d'une économie basée sur les hydrocarbures, l'Algérie a les atouts d'aller d'une transition énergétique vers les énergies renouvelables. Boutarfa a affirmé que «l'histoire nous renseigné à travers ces transitions énergétiques que celles-ci sont inéluctables, de ce fait, il a été toujours utile de se préparer et d'agir dans une démarche cohérente. Ces dernières années, on assiste à la récurrence de cette question à travers la faveur de la croissance continue des interrogations sur la disponibilité des énergies à long terme en quantité suffisante et à des prix justes, tenant compte que l'essentiel de l'offre provienne des ressources par définition limitée. La demande d'énergie s'accroît régulièrement pour répondre aux besoins d'une population mondiale qui augmente et dont le niveau de vie progresse». En Afrique, a ajouté le ministre, «l'équation énergétique est plus compliquée car le continent souffre du problème d'accès à l'énergie qui, pour son cas, bloque son développement et met beaucoup d'incertitude sur sa capacité à répondre aux besoins basiques du développement». En outre, la production et la consommation d'énergie font subir une pression croissante sur l'environnement avec l'accumulation des conséquences d'un modèle de consommation qui a engendré la menace du changement climatique. «Nous sommes confrontés, d'une part, au risque de ne pas pouvoir satisfaire la demande future en énergie, et d'autre part, à la menace d'une dégradation majeure et irréversible de notre environnement déjà très précaire», a souligné Boutarfa. Sur le plan mondial, des mesures sont prises pour tenter d'élaborer une politique d'action internationale. Dans ce cadre, le ministre a rappelé que le Forum international de l'énergie qui s'est tenu récemment à Alger a été «un événement mondial, de par la participation de participants qui a regroupé plus de 52 pays dont 28 représentés par leurs ministres chargés de l'Energie, les principales institutions internationales et les grandes compagnies mondiales». Ce forum, selon le premier responsable du secteur de l'énergie, « a montré la nécessité d'un dialogue international pour trouver des solutions énergétiques, et particulièrement la nécessité d'une transition énergétique profitable à tous et avec le concours concerté de tous». En Afrique, si la réflexion est engagée, il demeure néanmoins que peu de mesures sont prises pour inscrire le continent dans ce processus. A ce titre, «une prise de conscience à tous les niveaux est nécessaire pour cerner l'urgence et la prépondérance de la question. Aussi, de cette préoccupation fondamentale et à la lumière des travaux de ce colloque, il devient crucial d'identifier les raisons pouvant expliquer les retards du continent dans cette dynamique et les perspectives d'opérationnalisation de la transition énergétique sur le continent». L'Algérie s'est attelée à réunir les conditions autorisant la transition énergétique vers le développement des énergies renouvelables qui répond, en effet, à des enjeux environnementaux et de diversification des sources d'énergie tout en intégrant le développement industriel connexe. L'adoption du programme national de développement des énergies renouvelables et de la promotion de l'efficacité énergétique par le Conseil des ministres en mai 2015 témoigne de la volonté du gouvernement algérien à aller résolument vers une énergie propre, durable et efficace. Avec l'adoption de l'objectif 27% d'énergie électrique à base de renouvelable à l'horizon 2030 soit l'équivalent de 45 à 51 térawattheure et une action soutenue et multiforme en termes d'efficacité énergétique, «nous exprimons une ambition à la hauteur des défis et un engagement déterminé à faire des quinze prochaines années, l'ère de l'avènement du développement énergétique durable», a expliqué Boutarfa. Par ailleurs, il a indiqué que «la compétitivité d'une économie verte, résultat de ce programme, sera la seule garantie d'une croissance équilibrée et durable, qui permettra d'améliorer l'allocation de nos ressources et la garantie de réalisation des objectifs assignés».