A la suite de nombreux incidents techniques survenus durant les travaux de réhabilitation du haut fourneau n°2 du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, la mise à l'essai de cette installation, initialement programmée pour courant octobre 2016, est reportée au mois de novembre prochain. C'est ce qu'indiquent des cadres dirigeants de l'entreprise qui se présente aujourd'hui sous le sigle «Entreprise Sider El-Hadjar», à 100% algérienne après quinze années de partenariat négatif avec ArcelorMittal. La rupture du contrat de partenariat est intervenue fin décembre 2015. Le capital social est entièrement algérien et majoritairement propriété du groupe Sider El-Hadjar. Nos sources ont estimé que rien ne devrait s'opposer à ce que les essais du HF n°2 interviennent fin novembre 2016. Les indicateurs de l'entreprise du premier semestre 2016 avaient envisagé ces essais en octobre 2016 pour une reprise de la production de l'acier liquide quelques jours après. Ce report était devenu nécessaire du fait des difficultés de montage du HF n°2. Elles ont été plus difficiles que celles envisagées par la planification. Ce qui n'a pas empêché l'achèvement des travaux de réhabilitation sur les autres installations de production. Le retard d'exécution de certaines actions générées par de nombreux imprévus a causé un décalage entre les estimations de la direction générale et le taux de réalisation planifié par la société Person chargé de réhabiliter le HF n°2. n tout état de cause, le management reste confiant. «L'année 2017 débutera avec de nouvelles bases pour la sidérurgie algérienne » répète-t-on du côté de la DG de Sider El-Hadjar. C'est dire que l'entame de la deuxième phase du plan de développement n'a posé aucun problème. Bien que élaboré du temps de la défunte société ArcelorMittal Annaba, ce plan est, affirment nos sources, maintenu en l'état. A l'exemple de la réalisation d'une unité de réduction directe d'enrichissement minerai et fusion directe. L'objectif est d'arriver à produire l'éponge de fer et l'acier C45. Jusqu'ici, ces deux produits étaient importés. Particulièrement l'acier C 45, matière première indispensable pour élargir la gamme des produits Sider El-Hadjar. La capacité de production de l'unité de réduction directe devrait être de 2,5 millions de tonnes/an. Pour cette opération, l'Etat investira 300 millions de dollars, C'est dire que quelques mois à peine après l'élaboration du business plan, le management est déjà en train de revoir ses anticipations sur la prochaine année. Il est même dit qu'un nouveau business plan sera validé lors du prochain conseil d'administration. Il se tiendra avant la fin de l'année 2016. Ce CA est considéré comme prélude à un plan de restructuration du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. De 4 300 actuellement, les effectifs augmenteront pour atteindre les 6 000 salariés à moyen terme. Dans la perspective du démarrage de la production, l'entreprise a élaboré ses statuts, réactualisé son registre de commerce et débloqué ses comptes bancaires. En collaboration avec l'université Badji-Mokhtar, Sider El-Hadjar se prépare à lancer des cycles de formations professionnelles dans divers métiers liés à la sidérurgie. Certains étudiants en fin de cycle auraient déjà fait connaissance avec les travaux de montage du haut fourneau n°2 par la société Person. Ils ont pris note des anomalies détectées sur des équipements et ayant fait l'objet d'une communication par la direction générale de cette entreprise algérienne. Contactés, des cadres dirigeants avaient souligné que les anomalies en question avaient été rapidement prises en charge et les problèmes solutionnés. D'autres ont été répertoriées sur différentes installations de production comme le LRB, l'aciérie à oxygène, les laminoirs à froid et à chaud... C'est ce qui aurait imposé un audit général sur toutes les installations dont le HF n°2. C'est donc pour éviter toute remise en question de leur sûreté qu'il a été décidé de différer la date des essais. Les dirigeants de Sider El-Hadjar semblent déterminés à faire tourner la machine de la production de l'acier et réduire les importations des produits sidérurgiques. Ce qui impactera positivement sur le marché national. En ce qui concerne le volet opérationnel, composé d'anciens cadres et techniciens sidérurgistes et administrateurs algériens, le management saura certainement réduire le coût des approvisionnements extérieurs en vue de permettre à la société de rester compétitive.