L'armée syrienne poursuit sa progression dans la ville septentrionale d'Alep, en reprenant samedi un secteur rebelle stratégique, une percée majeure dans son offensive pour reprendre la totalité de cette ville désertée par ses habitants qui rejoignent des zones gouvernementales. Samedi, la télévision d'Etat a déclaré que les forces armées syriennes avaient «pris le contrôle total du secteur de Massaken Hanano après avoir mis fin à la présence des terroristes». Les combats se sont poursuivis dans la nuit de samedi à dimanche entre les forces du gouvernement et des groupes rebelles, dans les quartiers voisins de Haydariyé et de Sakhour. L'agence de presse officielle Sana a indiqué que des artificiers étaient en train de désamorcer «les bombes et explosifs laissés par les terroristes dans les rues». Alep désertée de ses habitants En raison des combats entre les groupes armés et les forces syriennes, des dizaines de familles vivant à Sakhour et Haydariyé ont fui vers le Sud du quartier de Massaken Hanano, repris samedi par les forces gouvernementales, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus de 400 civils ont fui dans la nuit les quartiers rebelles d'Alep vers des zones contrôlées par les forces gouvernementales, peu après la prise par l'armée du plus grand quartier rebelle, a rapporté dimanche l'OSDH. Selon l'OSDH, au moins 11 civils ont été tués samedi à Alep-Est. L'armée syrienne a lancé le 15 novembre une offensive d'envergure sur la partie d'Alep tenue par les rebelles, avec l'objectif de reprendre toute la métropole. De leur côté, les groupes armés ont intensifié leurs tirs de roquette sur les quartiers Ouest samedi soir et dans la nuit, tuant au moins quatre civils et blessant des dizaines, selon la même source. Au total, 27 civils dont 11 enfants ont péri depuis le début de l'opération. L'ONU craint une «catastrophe humanitaire» Face à l'escalade de la situation et l'intensification des bombardements quotidiens à Alep, les 250.000 habitants des quartiers tenus par les rebelles manquent de tout en raison du siège imposé depuis juillet, ce qui a inquiété plusieurs ONG et l'ONU qui dit craindre une «catastrophe humanitaire». Le gouvernement syrien a dénoncé les groupes armés de retenir les civils pour «les utiliser comme otages et boucliers humains», ce que les groupes rebelles ont démenti. A cet effet, l'ONU a présenté un plan pour fournir de l'aide humanitaire à Alep et évacuer les malades et les blessés. Ce plan a été approuvé par des groupes rebelles mais Damas n'y a pas encore donné son accord. Des garanties supplémentaires sont aussi attendues de la Russie. La guerre en Syrie, déclenchée en 2011, a fait plus de 300.000 morts, devenant au fil des années de plus en plus complexe avec l'implication de forces régionales, internationales et des terroristes. Dans l'optique de la «résolution du conflit syrien», les Présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Teyep Erdogan se sont entretenus samedi par téléphone sur la situation en Syrie visant à «coordonner leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme».