L'Association française des amis de la Rasd (Aarasd) a soutenu lundi que les pays africains ont réaffirmé leur attachement à la charte de l'Union africaine (UA) lors du quatrième sommet Afrique-Monde arabe, qui s'est tenu à Malabo en Guinée Equatoriale. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UA ont réaffirmé cet engagement suite à la décision du Maroc de conditionner sa participation par son refus de siéger aux côtés de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), membre à part entière et fondateur de l'organisation panafricaine, à ce sommet. «Le roi Mohamed VI, comme son père Hassan II, a tendance à ne pas comprendre l'attachement des Etats africains à leur charte», a soutenu l'association dans un communiqué, notant que «depuis un an, le roi du Maroc manoeuvre à coups de voyages, de business et de cadeaux, pour convaincre (des) dirigeants de l'Union Africaine de se débarrasser de la Rasd et d'ouvrir grandes leurs portes au Maroc». «Les responsables africains du Forum (sommet) n'ont pas cédé au chantage, alors le Maroc est parti avec quelques-uns de ses amis (...) qui espéraient pourtant investir dans la riche Afrique», a souligné l'Aarasd dans le texte. «L'Afrique persiste et signe», a-t-on ajouté, relevant par ailleurs que «2/3 des membres de la Ligue arabe sont restés au Forum aux-côtés de la Rasd comme l'Egypte, le Soudan, la Tunisie, la Somalie, Djibouti et l'Algérie». L'Association a tenu à rappeler par la même occasion que «la déclaration finale est restée également fidèle aux principes de la Charte de l'Union africaine et donc au respect des frontières coloniales et au droit à l'autodétermination pour tous les peuples colonisés», affirmant que «c'est un grave revers pour le Maroc tant en Afrique qu'auprès d'une partie des Etats de la Ligue arabe». Dans ce contexte, l'Association a prévenu qu'«il reste quelques semaines à Ban Ki-moon pour manifester autant de fermeté et imposer au Maroc de revenir à la table des négociations directes pour véritablement négocier et respecter le droit international et tout le mois de décembre au Conseil de Sécurité, présidé par l'Espagne pour soutenir un tel engagement.» L'Union africaine montre le chemin depuis plus de 30 ans. Le 12 novembre 1984, elle admettait la Rasd à siéger à l'OUA comme 51e Etat membre, a-t-on rappelé. Le Maroc avait formulé en septembre dernier une demande d'adhésion à l'UA, dont la Rasd est membre fondateur. Samedi, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que son pays «ne s'oppose pas à l'adhésion du Maroc à l'UA pour peu que cela se fasse dans le respect des principes fondateurs de l'organisation continentale à leur tête la fin de l'occupation du Sahara Occidental». La commission de l'UA a, pour sa part, rappelé récemment que l'Acte constitutif de l'Union ne contient pas de disposition relative à l'expulsion d'un membre quelconque de l'Union. En effet, l'article 29 de l'Acte constitutif de l'Union fixant les conditions de l'adhésion, stipule qu'un pays qui veut adhérer à l'UA doit faire une demande qui doit être remise au président de la Commission de l'UA. Si cette demande reçoit l'accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, «mais sans conditions». Le sommet Afrique-Monde arabe de Malabo, un «grave revers» pour le Maroc L'Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (Aarasd) a qualifié, lundi, à Paris, le Forum Afrique-Monde arabe, qui a eu lieu mercredi dernier à Malabo (Guinée équatoriale) de «grave revers» pour le Maroc. «Toujours fidèle à sa Charte», l'Union africaine (UA) n'a pas cédé au «chantage» marocain, présent à ce forum, pour «chasser» la Rasd (République Arabe Sahraouie Démocratique) du forum, a estimé l'Aarasd, une association de droit français qui milite pour le droit du peuple du Sahara occidental, occupé par le Maroc, à l'autodétermination. «Les responsables africains du Forum n'ont pas cédé au chantage, alors le Maroc est parti avec quelques-uns de ses amis : Arabie Saoudite, Yémen, Jordanie, Bahreïn, Qatar, Emirats, qui espéraient pourtant investir dans la riche Afrique», a souligné l'Association dans un communiqué rappelant que les Sahraouis s'étaient jusque-là abstenus de participer au forum. A la demande de plusieurs Etats de l'Union africaine, compte-tenu de la présence significative de la Rasd dans la vie politique de l'Union, celle-ci a décidé cette année de participer à ce forum en tant que membre à part entière de l'Union africaine. Il y a lieu de rappeler, par ailleurs, que la Ligue arabe refuse de reconnaître le Front Polisario et la lutte du peuple sahraoui et s'interdit toute relation avec la Rasd. «Dès l'ouverture du Forum à Malabo, la délégation marocaine a exigé que les organisateurs «chassent» la délégation de la Rasd, enlèvent le drapeau sahraoui sinon ses membres refuseront de siéger aux côtés d'une telle délégation», a rapporté l'Association relevant que le roi Mohamed VI, comme son père Hassan II, «a tendance à ne pas comprendre l'attachement des Etats africains à leur Charte». Elle a indiqué que depuis un an, le roi du Maroc «manoeuvre à coups de voyages, de business et de cadeaux pour convaincre les dirigeants de l'Union Africaine, de se débarrasser de la Rasd et d'ouvrir grandes leurs portes au Maroc», faisant remarquer qu'au sommet de Malabo, l'Afrique «persiste et signe et en même temps provoque une division au sein de la Ligue arabe». Après le retrait des pays du Golfe et du Maroc du forum, «les 2/3 de ses membres sont restés au Forum aux côtés de la RASD», a-t-elle précisé, notant que la déclaration finale est restée «fidèle aux principes de la Charte de l'Union africaine et donc au respect des frontières coloniales et au droit à l'autodétermination pour tous les peuples colonisés». L'Aarasd a indiqué, en outre, qu'il reste quelques semaines au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pour «manifester autant de fermeté et imposer au Maroc de revenir à la table des négociations directes pour véritablement négocier et respecter le droit international et tout le mois de décembre au Conseil de sécurité, présidé par l'Espagne pour soutenir un tel engagement». Le sommet Afrique-Monde arabe est l'organe politique suprême du partenariat afro-arabe qui adopte le plan d'action et les stratégies à long terme du partenariat et évalue le progrès accompli dans la mise en œuvre des plans. Le sommet se réunit tous les trois ans alternativement dans les pays africains et les pays arabes.