Le directeur de la Sécurité sociale au ministère du Travail, Djaouad Bourkaïb a déclaré, jeudi à Alger que l'amendement prévoyant le départ exceptionnel à la retraite des salariés comptant 32 ans d'activité et âgés de 58 à 59, entre 2017 et 2018, est un dispositif transitoire qui est appelé à être maintenu jusqu'à 2019. Lors de son passage sur les ondes de la Radio algérienne de la Chaîne lll à l'émission «L'invité de la rédaction», Djaouad Bourkaïb, a expliqué que dans le cas où le système de retraite anticipée avait été maintenu, les ressources de la Caisse nationale de retraite (CNR) n'auraient pas été en mesure, à terme, de pouvoir payer que 60% des pensions. L'intervenant a souligné que le départ à la retraite à 45 ou 50 ans est une exception qui n'existe que «chez nous et qui a fini par mettre en danger la pérennité du versement de pensions aux ayants droit». Il a indiqué que le recouvrement des cotisations prélevées sur les salaires des personnes en activité, portées à 7%, et les transferts de fonds opérés entre les caisses de la CNAS, la CNAC et de la CNR ont permis de réunir 300 milliards de dinars, ce qui, dit-il, a contribué, jusqu'alors, de maintenir l'équilibre du système de sécurité sociale et de retraite. Le directeur général a confirmé, par ailleurs, que le Fonds national de réserve des retraites, financé par une quote-part de la fiscalité pétrolière, est destiné, aux générations futures, «on n'y touche pas». Grâce à la nouvelle réforme de l'âge de départ à la retraite, assure-t-il, la CNR pourra, enfin, financer sur ses ressources propres le versement de leurs pensions aux retraités. Pour rappel, les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté, mercredi à la majorité, un amendement oral présenté, «sur instruction du président de la République Abdelaziz Bouteflika» par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Mohamed El Ghazi, au projet de loi relatif à la retraite. L'amendement en question introduit une période transitoire de deux années accordant le droit de bénéficier de la pension de retraite au profit des travailleurs âgés de 58 ans et plus en 2017 et de 59 ans en 2018 et ayant totalisé au moins 32 années de service effectif. Lors d'une audience plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'APN, M. El Ghazi avait présenté un amendement oral qui prévoit notamment que «sans préjudice des dispositions de la loi, il est possible, d'attribuer pendant deux années la pension de retraite, avec jouissance immédiate au profit des travailleurs salariés, âgés de 58 ans en 2017 et 59 ans en 2018 et qui ont totalisé 32 années au moins de service effectif ayant donné lieu au versement de cotisations». Le droit à la pension de retraite est concédé, dans ces cas précis, à «la demande exclusive du travailleur salarié». Le ministre avait ajouté que cet amendement intervenait sur instruction du président Bouteflika dans le cadre de son suivi et de l'intérêt permanent qu'il accorde aux attentes de la classe ouvrière, toutes catégories confondues, de notre pays afin de prendre en charge ses préoccupations notamment ce qui a trait au droit de bénéficier de la pension de retraite sans préjudice des équilibres financiers de la caisse de retraite. La majorité des membres de l'APN avaient salué les orientations du président de la République et se sont dits satisfaits de cet amendement.