Les cheminots de la région d'Alger ont observé, hier, une grève afin de contester «contre le retard enregistré dans la mise en place de la catégorisation des travailleurs». Le trafic ferroviaire dans la wilaya d'Alger a été perturbé, hier, à cause d'un débrayage des conducteurs de train. Il s'agit d'une grève surprise, les usagers quotidiens du train se sont retrouvés coincés dans la gare dans la matinée et obligés de prendre d'autres moyens de transport pour arriver à leur lieu de travail. Cette grève, selon le syndicat des cheminots, est un mouvement de contestation contre le retard enregistré dans la mise en place de la catégorisation des travailleurs. Amar Gharbi, responsable à la SNTF, a expliqué que «le motif de cette grève est de faire comprendre aux responsables leur ras-le bol en raison du retard observé dans la catégorisation de leur statut», ajoutant que «la durée des protestations est d'une journée mais qu'elle pourrait se poursuivre au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites». De son côté, le directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, a affirmé qu'«il n'y a pas de plateforme de revendications. Nous avons posé la question à la Fédération nationale des cheminots. Nous avons su qu'elle rejetait ce mouvement». Le premier responsable de la SNTF a, de même, confirmé que «les trains ont circulé normalement aujourd'hui (hier) sauf à Alger». Le même responsable a expliqué qu'il y a eu «des perturbations par rapport aux trains de banlieue. Les choses ont commencé à s'améliorer à partir de 10h», a-t-il souligné. Yacine Bendjaballah a, par ailleurs, expliqué que «la SNTF fait appel à l'encadrement pour assurer un service minimum». D'ailleurs, «s'ils ne veulent pas regagner leurs postes, on appliquera la loi. Ils seront sanctionnés et on déposera une plainte. La justice va trancher». Pour Abdelawahab Aktouche, vice-président de la SNTF, «ce débrayage est illégal», a-t-il confirmé, expliquant que «l'administration n'a pas reçu de préavis de grève». Le vice-président a assuré que «l'expert de la société travaille sur le schéma de classement». Le même responsable a détaillé, «ce genre de mesures ne se fait pas en quelques mois mais c'est plutôt un travail de longue haleine qui demande une étude approfondie du statut de chaque employé», a-t-il déclaré à la presse. Pour Haroun Boulmia, conducteur de train et membre du syndicat des cheminots de la région d'Alger, «ce mouvement de protestation est en raison de l'action illégale qu'a menée le directeur général de la SNTF qui concerne la distribution des salaires d'une manière aléatoire sans prendre en considération la loi 90-11 relative aux relations de travail». En outre, il a détaillé, «nous avons un problème avec notre directeur et ce, depuis l'année passée, on a demandé la classification des postes, jusqu'à présent, il y a un dysfonctionnement à la GRH». Cette grève au sein de la SNTF n'est pas une première, ces dernières années, plusieurs débrayages sont observés ce qui fait perdre à cette société des millions de ses ressources financières. Les usagers quotidiens du train se sont montrés, hier, au niveau de la gare de l'Agha, mécontents quant à cette situation. Amine, un fonctionnaire à Alger-Centre qui prend le train au quotidien a regretté «ces perturbations». Il a expliqué : «Je préfère laisser ma voiture garée à la maison et utiliser le train qui est pour moi le meilleur moyen pour circuler et arriver à mon travail, et ce genre de situation m'encourage à ne plus le faire», a-t-il regretté.