La directrice de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou a souligné mardi la richesse en formes et expressions culturelles de la région. «Tizi-Ouzou, à l'instar des autres régions de l'Algérie, est l'une des wilayas les plus riches en formes et expressions culturelles immatérielles», a indiqué Mme Nabila Gouméziane. S'exprimant à l'ouverture du Salon du patrimoine culturel immatériel, le premier du genre, à Tizi-Ouzou, organisé en hommage au sociologue spécialiste de la culture amazighe, Youcef Necib, la première responsable du secteur à l'échelle locale a mis en avant la nécessité de sauvegarder ces traditions, coutumes et us, ce legs ancestral. «Pour rester vivant, le patrimoine culturel immatériel doit conserver sa pertinence pour la culture et être régulièrement pratiqué et appris au sein des communautés et d'une génération à l'autre», a fait observer Mme Goumeziane. Les pratiques sociales, rituels et événements festifs a-t-elle poursuivi sont des activités coutumières qui structurent la vie des communautés et des groupes, et auxquelles un grand nombre de membres de celles-ci sont attachés et y participent. Elle estimera que ces éléments sont importants car ils réaffirment l'identité de ceux qui les pratiquent en tant que groupe ou société et, qu'ils soient pratiqués en public ou en privé, ils sont étroitement liés à des événements importants. «Ils peuvent contribuer à marquer le passage des saisons, les moments du calendrier agricole ou les périodes d'une vie humaine», a-t-elle dit. L'ensemble de ces pratiques revêtent, a encore fait observer la directrice de la culture, des formes d'une extraordinaire variété. Mettant en avant les rites cultuels, les rites de passage, rituels liés à la naissance, au mariage et aux funérailles, serments d'allégeance, systèmes juridiques traditionnels, jeux traditionnels, cérémonies rituelles, modes d'habitat, traditions culinaires, cérémonies en rapport avec les saisons, pratiques spécifiques aux hommes ou aux femmes, pratiques liées à la chasse, à la pêche et à la cueillette et bien d'autres encore. Ces pratiques, a-t-elle poursuivi encore, recouvrent aussi une grande variété d'expressions et d'éléments physiques citant les gestuelles et formules spéciales, récitations, chants et danses, vêtements spécifiques, processions, sacrifices d'animaux, aliments particuliers. Placé sous le thème «Le Patrimoine culturel immatériel entre ressourcement et valorisation», ce salon réunira, selon Mme Gouméziane, des chercheurs, des propriétaires des œuvres culturelles immatérielles, des associations culturelles, des personnes qui œuvrent continuellement à la sauvegarde et à la préservation de notre patrimoine culturel, artisans d'arts, fabricants, créateurs, associations, écoles, institutionnels, artistes, et, acteurs de la culture. «Il a pour objectif d'informer, de découvrir et de rencontrer des maîtres-d'œuvres dans plusieurs métiers traditionnels et différents savoir-faire», a-t-elle indiqué. Trois jours durant, «de partage et de ressourcement», le large public attachant, épris et passionné de ces survivances millénaires, verra, a encore fait observer Mme Gouméziane, de tout près les différentes facettes de son patrimoine à travers des scènes de vie, démonstrations, expositions, conférences, représentations, poésie, conte, qui lui seront présentés tout au long de cette manifestation culturelle. Youcef Nacib est sociologue spécialiste de la littérature amazighe. Il a fait ses études supérieures à la Sorbonne (licence, DES, doctorat 3e cycle, doctorat d'Etat). Il a été professeur à l'Université d'Alger, professeur associé à l'Université de Tizi-Ouzou, professeur invité (universités de Milan et de Paris I). Il a aussi été le premier directeur général de l'Office des publications universitaires, de 1975 à 1990. Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages centrés sur le patrimoine culturel oral algérien d'expression arabe dialectal et amazighe.