Des pans du patrimoine culturel immatériel du Titteri sont menacés de disparition, comme par exemple le mariage traditionnel typique de la région de Médéa qui se faisait dans les demeures avant l'apparition des salles des fêtes. Pour ne pas laisser ce genre de mariages disparaître de la mémoire collective et garantir sa transmission aux générations futures, des mesures de sa conservation doivent être rapidement prises. Il est donc d'une extrême urgence de commencer à collecter et à conserver tous les éléments constitutifs de notre patrimoine matériel et immatériel, car il y va aussi de la survie de notre identité. Ce sont là quelques arguments qui plaident pour la prise en charge d'un patrimoine exposé au risque de perdition en procédant à son inventaire. C'est dans cette optique que la direction de la culture de Médéa et le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) ont signé une convention portant sur le recensement du patrimoine matériel et immatériel de la wilaya de Médéa. Au cours de la cérémonie marquant la clôture du mois du patrimoine, organisée à la maison de la culture Hassan-El-Hassani, en présence des cadres du secteur de la culture, des étudiants de la section d'archéologie de l'université Yahia-Farès de Médéa et du public, Mme Ouiza Galleze, chercheure au CNRPAH, qui a présidé une journée d'études sur le patrimoine, a présenté les objectifs de la convention et fait un exposé sur le champ couvert par le terme patrimoine. L'oratrice précisera que le patrimoine culturel se scinde en patrimoine matériel et en patrimoine immatériel, et dont la sauvegarde met l'accent sur la reconnaissance de toutes les formes d'expression et traditions, incluant les mythes, les légendes, les traditions littéraires, la musique, les chants, les pratiques sociales, les rites, etc. Pour la mise en œuvre de l'action de sauvegarde ou de réapprentissage par les acteurs, le rôle et la participation de la société civile, des associations, des notables sont des gages d'efficacité dans la recherche de l'exhaustivité de l'opération de recensement du patrimoine culturel. Pour sa part, Bourdouz Abdennacer, spécialiste en littérature populaire, soulignera l'urgence de prendre en charge le patrimoine transmis par voie orale, d'autant que chaque personne âgée qui disparaît, c'est une bibliothèque qui brûle. Les arts vivants qui sont représentés par la danse sont souvent l'objet d'une vision négative, si on sait que toutes les religions révélées ont combattu les arts populaires, selon Mme Houria Boussalem. La banque de données constituée par l'inventaire de tout le patrimoine local devra permettre de confectionner un catalogue énumérant tous les faits culturels liés à la région du Titteri à travers la collecte basée sur l'entretien et sur les observations qui seront relevées sur le terrain, conformément au canevas suggéré par la Convention de l'Unesco, signée par l'Algérie, selon Issam Adel, sociologue. M E B Nom Adresse email