Il est ainsi des vestiges cachés dans l'espace et le temps qui n'ont pas encore livré leurs secrets, ceux qui les possèdent n'en ont que faire et ceux qui les cherchent ne les trouvent que... tardivement. C'est le cas de cette huilerie libyque sis au village de Begoub, entre le lieu dit Arregraj et Agouni ou Magramen, un peu plus haut et à l'arrière de l'annexe d'école chahid Saïd Ikhlef. Confectionnée sur une masse rocheuse impressionnante, dont nul ne peut déterminer, ni son poids, ni encore le volume de sa partie enfouie sous terre. Composée de deux bassins. Un, en partie supérieur de forme rectangulaire pour le broyage et triturage de l'olive. Le second plus en bas en demi-cercle servant de réservoir à recevoir la cuvée Une première cuvée qui découlera de la farce qui serait mise sur la partie neutre de préparation jouxtant le premier bassin, qui suivra vraisemblablement la rigole toute tracée vers celui du bas, Ce dernier servira également pour une seconde extraction. C'est ce genre de métier qui a été amélioré pour donner la suite le meulerie kabyle traditionnelle avec son bassin devenu circulaire et sa grande meule en roue avec axe et support. Le lieu où est planté cette huilerie est un axe de route vers le village, il représente un endroit favori des bergers de la région, les écoliers du reste lui rendent constamment visite, mais il n'a jamais subi des agressions. Même les villageois qui sont tailleurs de pierres dans leurs états n'ont jamais songé à le tailler. Ils continuent à le visiter et le tâter en tous ses pourtours et jusqu'à son mystère soit percé, ils l'appelleront toujours : Lebni ou Roumi (la construction chrétienne).