Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tout dévoilé, mercredi soir, notamment sur la situation économique de l'Algérie, touchée, faut-il le dire, par une chute drastique des prix du pétrole. Comment y faire face ? Il est question d'un plan gouvernemental, «bien élaboré», visant tous les secteurs touchés, a expliqué le Premier ministre. Pour commencer, Abdelmalek Sellal, qui passait dans une émission spéciale de la télévision algérienne, a affirmé que la stratégie des pouvoirs publics, dans le domaine économique, s'articulait autour du changement du mode économique «de manière à libérer l'économie nationale de la dépendance deshydrocarbures», rassurant que la rationalisation des dépenses, «n'affectera pas les acquis sociaux». «Les transferts sociaux passeront de 1 300 milliards de dinars, en 2016, à 1 630 milliards en 2017», a indiqué le Premier ministre, soulignant qu'«en dépit de la chute vertigineuse des prix de pétrole, les conditions de vie des Algériens, ne se sont pas détériorées». «Aucun changement dans les prix des produits de base». En ce qui concerne le front social, le Premier ministre a fait état d'une légère hausse des prix du carburant, induisant une réduction de la consommation, «ce qui sera positif», et de préciser, que les prix du gas-oil n'ont pas été augmentés, «afin de ne pas impacter les tarifs de transports et des produits agricoles». «L'année 2017 connaitra une abondance des marchandises, et une importante dynamique économique», a-t-il rassuré, insistant qu'«il n'y aura aucun recul par rapport au soutien des prix de produits de base destinés aux citoyens». La hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), n'affectera pas les produits de base, «il n'y aura pas donc de changement des prix, d'autant plus que les produits sont disponibles en abondance», a ajouté le Premier ministre. Les prix de plusieurs produits de consommation - agricoles notamment-, «n'ont pas beaucoup changé ces dernières années, hormis ceux d'importation», a fait remarquer Sellal, qui a mis en garde «contre la fraude commerciale». Et d'avertir, à cet égard, que les autorités publiques veillaient sur la santé des citoyens, tout en œuvrant à préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Pour ce qui est des salaires, le Premier ministre a affirmé qu'il n'était pas possible de procéder à une augmentation. «Nous avons proposé à des institution de procéder, sans aucune contrainte, à des réductions de salaires de leurs fonctionnaires. Certaines ont répondu favorablement», s'est-il félicité, avant d'annoncer que la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS) «se solidarisera avec la Caisse nationale des retraites (CNR), pour combler le déficit afin de couvrir les pensions de retraite en 2017». Par ailleurs, quelque 300 917 unités de logements ont été distribuées en 2016, en attendant la réception, en 2017, d'au moins 300 000 unités, toutes formules confondues, a estimé le Premier ministre. «Je rassure les Algériens, que le gouvernement ne renoncera pas à la politique de soutien social, à laquelle nous avons alloué une enveloppe de 18 milliards de dollars», a souligné Sellal, précisant que «les projets lancés dans les domaines de l'Education, de l'Habitat et de l'Enseignement supérieur, ne seront pas suspendus». A une question sur la possibilité de concrétiser le système de subvention ciblée, destiné exclusivement aux catégories à faible revenu, Sellal a indiqué qu'«il s'agit là du mode idéal exigeant une administration organisée, et des élus qualifiés». La politique de soutien aux agriculteurs, en matière de production céréalière, actuellement en vigueur, en sus de l'exclusion du Sud de l'augmentation des tarifs d'électricité, constitue l'étape précédant l'adoption du système de subvention ciblée. Par rapport à l'emploi. En outre, le Premier ministre a indiqué que «le taux de chômage a baissé à 9,9%, rappelant la création 734 000 micro-entreprises dans les différentes formules de l'emploi». Par ailleurs, le Premier ministre indiquera que les réserves de change du pays vont baisser à 114 milliards USD à la fin décembre 2016. Dans un autre contexte, le chef du gouvernement a précisé que la réunion de la Tripartite (gouvernement, centrale syndicale et patronat), se tiendra en mars prochain, en vue d'évaluer les mesures économiques prises par l'Etat.