Sur les sept portes que comptait la ville de Béjaïa, il n'en reste que deux, la porte Sarazine ou de la mer (Bab El-Bahr) et la porte des étendards (Bab El-Fouqa). Si la première est à l'état de vestiges, mais résiste encire, la seconde par contre, en parfaite état de conservation, autant que la muraille qui la soutient. Hormis quelques fissurations très apparentes, nécessitant du reste, « un traitement d'urgence » C'est davantage, sa présence au cœur de la ville, en l'un de ses vieux quartiers, aux bas du marché phillipe et de l'esplanade Sidi Soufi, et des efforts d'un mouvement associatif, qui ont concouru à son maintient en l'état. Quelque peu amoché par les ans, des craquelures sont visibles à plusieurs niveaux de l'édifice, et les quelques « travaux » bâclés qui lui ont été apportés, loin de la soulager, entretienne la menace et portent un sérieux coup à son esthétique. D'où l'interpellation pressante, pour sa réelle prise en charge, en vue d'une restauration conforme de cet emplacement prestigieux. Le volontariat qui a été organisé samedi dernier en ses alentours, à l'appel de l'association pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la ville de Béjaïa, reste certes, un geste de haut civisme qui honore ses auteurs et les participants. S'il vise le maintien de ce passage à l'état propre, il convoite également sa pérennisation. Il rappelle néanmoins, que ce lieu historique et de mémoire, ne subit pas seulement les agressions du temps, mais aussi ceux des hommes, qui en ont fait un véritable dépotoir. Une situation qui interpelle les consciences, d'autant plus que cette porte reste également un passage vers le plus grand cimetière de la ville, Sidi M'hand Amokrane.