Rappel des principales destructions du riche patrimoine de la Syrie depuis le début de la guerre en 2011. L'Unesco a déploré à plusieurs reprises «l'immensité des dégâts» causés aux trésors archéologiques et culturels de ce pays du Proche-Orient. Palmyre Située au nord-est de Damas, cette cité antique, inscrite par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'humanité, a été reprise à l'armée le 11 décembre 2016 par les jihadistes de l'EI, qui l'avaient déjà tenue de mai 2015 à mars 2016. Lors de cette première occupation, l'EI, qui considère les oeuvres religieuses préislamiques comme idolâtres, a détruit la statue du Lion d'Athéna, pièce unique de plus de trois mètres de haut, et réduit en morceaux les antiquités exposées au musée, transformé en tribunal et en prison. Il a ensuite amputé Palmyre de ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à coups d'explosifs, puis transformé en ruines plusieurs des célèbres tours funéraires de la cité, avant de réduire en poussière l'Arc de triomphe. Les jihadistes ont aussi mutilé le corps de l'ex-patron des Antiquités de la ville Khaled al-Assaad, 82 ans, après l'avoir exécuté. Le 20 janvier 2017, le chef des Antiquités syrienne et l'Unesco ont indiqué que les jihadistes avaient détruit le Tétrapyle, un monument de 16 colonnes érigé à la fin du 3e siècle, et saccagé le théâtre romain datant du 1er siècle. Déjà, le site portait des stigmates des combats entre les rebelles et l'armée en 2013 et avait subi des pillages. Alep La métropole du Nord, l'une des plus vieilles villes du monde, constamment habitée depuis au moins 4 000 ans avant Jésus-Christ, a été reprise totalement en décembre 2016 par le régime de Bachar al-Assad, après plus de quatre ans de combats acharnés contre les rebelles. Environ 60% de la Vieille ville d'Alep, classée au Patrimoine mondial de l'Humanité, a été gravement endommagée et 30% totalement détruite, selon un rapport de l'Unesco publié le 19 janvier 2017. Parmi les joyaux endommagés dans la Vieille ville, le souk, avec ses boutiques parfois centenaires aux portes de bois, avait été partiellement détruit par les flammes en 2012. En avril 2013, le minaret seljoukide de la mosquée des Omeyyades s'est effondré. La Grande mosquée d'Alep a subi «des dégâts considérables», tout comme la Citadelle, de nombreuses mosquées, des églises, des khans et des hammans, selon l'Unesco. Krak des chevaliers Cette célèbre citadelle croisée près de Homs (centre), qui avait été transformée en une position rebelle bombardée par le régime, a perdu quelques façades et toitures. C'est surtout la cour basse qui a été la plus touchée. Musée de mosaïques Le 20 juin 2015, le plus célèbre musée syrien de mosaïques, situé à Maaret al-Noomane (nord-ouest), localité tenue par les rebelles, a été gravement endommagé par des barils d'explosifs largués par l'aviation du régime, selon L'Association pour la protection de l'archéologie syrienne (Apsa), basée en France. Raqa A Raqa, bastion de l'EI dans le Nord, une grande partie des mausolées soufis d'Ouwaiss al-Qarani et d'Ammar Ben Yasser a été détruite. Des ONG ont pointé du doigt l'EI qui considère la pensée soufie comme renégate. Les djihadistes y ont aussi détruit deux magnifiques lions assyriens. Autres Dans la région de Hassaké (nord-est), l'EI a détruit des statues assyriennes du 1er millénaire. Le groupe a aussi commis des destructions et permis des fouilles clandestines, parfois au bulldozer, sur les sites de Mari, Doura Europos, Apamée, Ajaja (nord-est), et Hamam Turkoman près de Raqa. Sur le site d'Ebla (nord-ouest), un des plus anciens royaumes de la Syrie antique, des tunnels ont été creusés, selon Apsa. L'association estimait dans un rapport publié en septembre 2015 qu'au moins «900 monuments, sites archéologiques ont été touchés, abîmés ou détruits» par la guerre.