L'armée syrienne a réussi hier à reprendre au groupe Daesh, la ville antique de Tadmor (Palmyre) L'armée syrienne a repris hier au groupe Etat islamique (EI) la citadelle de Palmyre, qui domine la ville antique, a annoncé une source militaire citée par la télévision officielle. «Nos forces armées, en coordination avec les (miliciens) des forces de défense nationale, ont pris le contrôle de l'ancienne citadelle de Palmyre, après avoir infligé de lourdes pertes aux terroristes de Daesh (EI)», a indiqué cette source militaire. L'EI s'était emparé de ce château-fort le 23 mai 2015 et y avait érigé son drapeau. Il contrôlait depuis la ville de Palmyre et ses ruines. Le château a été construit par les Mamelouks au 13ème siècle sur la colline surplombant la site antique. Ce monument islamique a pris ensuite le nom de Fakhredine, du nom de l'émir druze qui contrôla la cité au 16ème siècle. Le château ainsi que le site antique de Palmyre sont classés au Patrimoine mondial de l'humanité. Sur le plan diplomatique, pour hâter la chute des jihadistes, qui ont profité du chaos en Syrie ainsi que chez son voisin irakien, Moscou et Washington sont tombés d'accord pour agir en faveur de négociations directes entre le régime et l'opposition et accélérer la transition politique dans ce pays où cinq ans de guerre ont fait plus de 270.000 morts. L'armée, qui a lancé une offensive le 7 mars pour reprendre Palmyre, a pu reprendre hier la cité antique. Peu auparavant, le directeur du musée des antiquités de Syrie, Maamoun Abdelkrim affirmait que l'armée «se trouve à 600 mètres du temple de Bêl et du coeur des ruines, mais elle avance lentement à cause des mines». «Nous leur avons demandé de préserver la cité des destructions», a-t-il ajouté, en référence au gouvernement de Damas, dont l'opération à Palmyre reçoit le soutien de l'aviation russe. «Dans le sud-ouest de la ville, l'armée a libéré le quartier des hôtels et restaurants ainsi que la Vallée des tombeaux» célèbre pour ses tours funéraires, a encore indiqu M.Abdelkarim. «A l'ouest de la ville, ils ont pris la colline dite de Syriatel qui domine le château fort mamelouk du 13e siècle, toujours aux mains de l'EI», a-t-il précisé. «Palmyre sera bientôt entièrement libéré», a-t-il assuré. Il y a 10 mois, l'EI avait chassé l'armée de cette cité inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco et y avait commis des destructions ayant horrifié le monde. Il s'en était pris aux trésors archéologiques comme le célèbre Arc de Triomphe, les temples de Bêl et de Baalshamin ou encore aux tours funéraires symboles de l'essor de cette cité vieille de plus de 2000 ans. Selon une source militaire, une tempête de sable, qui s'est levée jeudi soir, a également gêné les mouvements des troupes dans cette ville située en plein désert syrien. «L'opération militaire se poursuit (...) mais nous faisons face à certains obstacles comme une tempête de sable qui a réduit la visibilité», a précisé cette source. «A mesure que nous approchons du site antique, nous utilisons moins d'armes lourdes et d'artillerie pour ne pas porter atteinte à ce qui reste des ruines. Les combats dans le dernier carré se feront au corps à corps. Sauvegarder les ruines est une priorité mais aussi préserver la vie de nos soldats», a précisé cette source. La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a salué l'offensive de l'armée. «Depuis un an, le saccage de Palmyre est le symbole du nettoyage culturel qui sévit au Moyen-Orient», a-t-elle dit, qualifiant la cité antique de «ville martyre». Une reconquête de cette ville permettrait à, l'armée syrienne progresser plus à l'est dans le désert syrien vers la frontière avec l'Irak, contrôlée par les jihadistes. De l'autre côté de la frontière, l'armée irakienne, soutenue par une coalition de milices et l'aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, a lancé jeudi une offensive pour reprendre à l'EI Mossoul, deuxième ville du pays (nord). Mossoul, comme Palmyre, et surtout la ville syrienne de Raqqa (nord), font partie du «califat» autoproclamé par le chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi en juin 2014.