Les autorités sont conscientes de l'affolante spéculation touchant les fruits et les légumes. Sauf que ces derniers auraient dû aussi évoquer les poissons frais, dont les prix dépassent de loin, les seuils raisonnables. Vendredi la sardine a frôlé la barre des 700 dinars et la sépia à 1 800 dinars. Au sujet de ces flambées de prix agaçant les consommateurs, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesslam Chalghoum, a affirmé jeudi à Tipasa, que son département s'apprêtait à lancer «une action de coordination continue en vue de lutter contre la spéculation» dans les prix des fruits et légumes sur le marché national. Le marché local connaît «une grande spéculation ayant provoqué une flambée des prix des fruits et légumes, incitant le ministère à lancer une action de coordination continue pour lutter contre ce problème», a encore préconisé M. Chalghoum en appelant les agriculteurs producteurs à s'organiser au sein de coopératives agricoles, et d'associations, à l'instar de leurs collègues dans d'autres pays. Cela d'autant que certaines coopératives réalisent un chiffre d'affaires de plusieurs milliards de dollars. «Les textes de lois portant organisation de cette activité existent», a rappelé le ministre, ajoutant qu'«il ne restait que le travail et la forte volonté de la part des agriculteurs». «La situation économique et commerciale du pays amènera indubitablement les agriculteurs à s'orienter vers la création de coopératives, surtout que certaines filières s'y attèlent». Concernant la flambée des prix des fruits et légumes sur le marché national, M. Chalghoum a dit que la majorité des légumes dont le prix avait augmenté n'étaient pas de saison, mais produites dans des serres», «et si nous comptabilisons les frais de culture, de transport et autres, le prix augmente automatiquement». Quant à la production des agrumes, le ministre a affirmé que son secteur avait tracé une stratégie englobant entre autres l'intensification des superficies nécessaires à leur production et le choix des régions adaptées à leur culture, en vue de doubler leur production et les orienter vers l'industrie de transformation et d'importation, se félicitant des moyens importants que recèle l'Algérie dans ce domaine qui sont à même de la hisser au rang des pays pionniers dans la production d'agrumes. Concernant l'aquaculture et la pêche, M. Chalghoum a précisé que l'Algérie était limitée dans ce domaine, car près de 24 états pratiquaient la pêche en Méditerranée, tandis que son quota annuel s'élevait à 100.000 tonnes de poissons, l'unique solution étant d'investir dans l'aquaculture. La wilaya de Tipasa compte six projets de ce type en cours de réalisation, outre d'autres projets réalisés dans d'autres wilayas du pays à l'instar de Chlef et Boumerdès. «Ce type d'investissements commence à prendre de l'ampleur», a dit le ministre, affirmant que l'Etat encourageait ce type de projets. «Les programmes initiés par le président de la République dans ce domaine depuis 2000 ont fortement contribué au soutien et à la hausse de cette production», a-t-il estimé. Le ministre a inspecté plusieurs projets et investissements publics et privés relevant de son secteur dans la wilaya de Tipasa.