C'est par des applaudissements nourris que fut saluée l'entrée du président de la Fédération algérienne de football, à l'occasion de la tenue de l'assemblée générale qui s'est tenue à Sidi Moussa. Première apparition depuis la CAN-2017. Dès cet instant, il fallait comprendre que l'AG à peine ouverte qu'elle venait de se clôturer. Les 97 membres présents sur 104, soit plus des deux tiers exigé, ont réussi leur coup de force. Son intervention qualifiée de magistrale par ceux qui levaient les deux mains, en guise de prière, pour faire comprendre aux uns et aux autres, qu'il ne pourrait y avoir d'autres présidents que le «nôtre». Côté marketing de la chose, il utilisera une tonalité baignée dans une assiette de chiffres. Ils évoquent un excédent exceptionnel de 1 365 044 152,71 DA, enregistré et plus de 450 milliards de centimes ont été placés en emprunt obligataire. Et pour mieux confirmer ce tableau comptable, ce sera le commissaire aux comptes qui aura pour mission de clarifier cette fiche technique. «Le montant de 3 275 000 DA a été consacré à l'achat d'un véhicule mis à la disposition du MJS». Il rassurera l'assistance que 70 milliards de centimes représentant deux subventions allouées par l'Etat ont été remis au MJS. Poursuivant la balade dans les allées des chiffres, c'est autour de Djahid Zefzef membre du bureau fédéral de présenter le budget prévisionnel de l'année 2017. «Il est de l'ordre de plus de 457 milliards de centimes dont 90% seront consacrés à la réalisation d'un hôtel 5 étoiles et les 10% restants seront répartis entre le fonctionnement de l'académie de la FAF et la réhabilitation de l'hôtel de 40 places et la réalisation du centre médical de la haute instance fédérale.» Ce qui donna droit d'ailleurs à la remise par la Fédération internationale de lutte anti-corruption d'un diplôme de bonne gouvernance au président actuel de la FAF. Ce qui étonna le monde sportif, c'est cette manière qui a permis l'adoption des bilans. N'était-il pas question d'un vote à bulletin secret ? Pourtant le ministère avait pourtant rappelé à l'ensemble des instances sportives qu'en application du décret exécutif 14-330 du 27 novembre 2014 relatif au fonctionnement des Fédérations sportives, le vote des bilans doit se faire à bulletins secrets et non à main levée. Sauf que cette orientation semble avoir été tirée hors du cadre réglementaire. Dans l'atmosphère de cette AG, on retiendra cette déclaration du premier responsable de l'instance footballistique national : «Je connais mes responsabilités et je n'ai besoin de recevoir de leçons de personne. Personne ne pourra m'empêcher de lever le drapeau algérien aussi haut. Je continuerai à me battre pour l'Algérie. Je peux vous dire que personne ne peut effacer ce que la haute instance a réalisé jusque-là... et d'ajouter la FAF a beaucoup fait pour le football, notamment sur le plan financement, structures, administration. Vous savez, 10 000 entraîneurs ont été formés. Les références existent». Un clin d'œil pour corriger ses récentes déclarations : «Nous n'avons jamais dit que l'Etat n'a jamais été derrière nous. Au contraire, au risque de le répéter, l'Etat a été toujours là pour le football national. La preuve, le président de la République a réalisé un joyau en créant le Centre technique national de Sidi-Moussa. Nous remercions Son Excellence pour son aide.» N'ayant pas admis que des consultants de télés dépoussièrent ce qui étouffe la gestion de cette instance, il qualifiera ces experts de bricoleurs, ne maîtrisant pas ce sport. «Je peux tolérer qu'on critique mes bilans techniques, jamais je n'accepterai à ce qu'on touche à ma dignité et celle de ceux qui œuvrent pour le développement du football national. Je dirais à ces gens, faisant allusion à Rabah Madjer, l'Algérie est sortie 7 fois du premier tour de la Coupe d'Afrique, sans qu'il y ait tout ce bruit. Madjer lui-même avait connu ce scénario en tant que joueur et entraîneur. Sachez que je suis quelqu'un de propre, encore plus propre que ceux qui s'arrogent en donneurs de leçons sur les plateaux et dans les médias». Evoquant les Fennecs, il dira «nous avons échoué au Gabon, comme en 2015 en Guinée-Equatoriale. Mais est-ce la faute du président de la Fédération et des membres de son bureau si l'EN a échoué dans la réalisation des objectifs qui lui ont été fixés ? Si ça n'a pas marché, ce n'est pas à cause de nous... Regardez la Côte d'Ivoire, champion sortant, ou le Gabon (pays hôte) qui sont passés à côté sans que personne ne fasse un scandale. Chez nous, on a tendance à glorifier puis à descendre en flammes ceux qui réussissent. Je m'en remets à Dieu, je m'en remets à Dieu», a-t-il affirmé devant une assistance en transe portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Tous Raouraoua»... lequel d'ailleurs ne s'est pas encore prononcé sur son avenir à la tête de la FAF...