Le suspense aura duré jusqu'à dimanche dans la soirée, pour que les listes en compétition pour les législatives de mai prochain, tombent enfin. Certains partis ont fait durer le plaisir; d'autres ne l'ont pas fait à temps, faute de consensus dans les choix des candidats. En tout cas, tous les partis ont attendu la date butoir pour dévoiler leurs heureux cavaliers. De nombreuses listes étaient déjà connues du public, échappant ainsi au secret des délibérations. En outre, les batailles qui ont fait rage dans les «enceintes secrètes» pour l'octroi des têtes de listes, étaient un secret de polichinelle. Tout a débordé sur les espaces publics. En tout cas, seize partis et deux listes indépendantes sont en course à Béjaia, et le moins que l'on puisse dire, ce sont les mêmes noms qui reviennent pour l'ensemble des partis en lice. Idem les indépendants dont les listes sont conduites par des anciens élus et militants de partis. Le FLN qui voudrait faire mieux que la dernière consultation et obtenir plus des trois sièges recueillis, a choisi Me Driss H'Manou, député sortant comme chef de groupe, alors que Merouni Abdelhamid, actuel maire de Béjaia, donné comme privilégié, n'en sera que le dauphin. Le RND qui reste avec deux sièges parlementaires, a changé de tactique ignorant un porteur de deux mandats, en priorisant M Bouchoucha pour piloter sa liste. Le plus vieux parti de l'opposition, le FFS, qui reste le grand gagnant du dernier vote en glanant sept sièges, n'a pas voulu changer l'équipe. «Elle est gagnante !». Il a opté donc pour la stabilité en donnant la tête d'affiche a l'incontournable député et chef de groupe parlementaire, Chafaa Bouiche, le FFS reconduisant bon nombre de ses parlementaires en ces débats serrés. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, qui fait son retour sur la scène, a déposé une liste concertée, qui allie jeunesse et renouveau avec un zeste d'expérience, une liste menée sans fracas, par Athmane Azzouz. Le PST s'engage, lui, dans la course avec son concurrent de marque et pourrait gêner les grands ténors et créer ainsi la surprise. Sadek Akrour déjà élu lors des dernières élections locales dans la commune bloquée de Barbacha, avec un grand score serait favori. Khaled Tazaghart, un nom qui revient sur la scène tant politique que culturelle, reste pour toujours actif dans les deux flancs. Lui, qui, après avoir fait alliance avec le «Front de l'Avenir», se dit «bien à l'aise». Quant à Smail Mira, Maire de Tazmalt, qui a plusieurs mandats à son actif, sera cette fois-ci en course sous la bannière du parti de Amara Ben Younes, le MPA, dont il conduit la liste. Une liste bien étoffée qui pourrait bousculer toutes les hiérarchies et bien se positionner dans la course. Le FNA, TAJ, ANR, MEN et la Coalition El Feth, se mettent de la partie, en engageant des jeunes candidats peu connus mais aux compétences avérées, pour rivaliser, dit-on, avec les «grands» dans cette course au finish imprévisible. Autres postulants pour l'APN, sont le Maire de Tinebdar, Bennadji Braham et l'ex président de l'APW d'obédience FFS, Ferhat Hamid. Ils mènent deux listes indépendantes : «Initiatives citoyennes» et «Citoyens libres». Avec 18 listes et 216 candidats pour 12 sièges, le choix ne se pose pas. Même s'il ne peut se faire avec toute la lucidité espérée par les uns et les autres. Le patchwork attendu sera comme à son habitude : «ce sera celui des urnes et d'un choix populaire, mais probablement pas celui d'une logique d'une concorde et d'une dynamique», commente-t-on à la Vallée la Soummam.