«Les principes et les engagements retenus dans les textes fondateurs de l'Algérie indépendante mettent au premier plan l'indépendance et l'égalité sociale comme les normes fondamentales de la formation et de l'évolution sociale et donc économique du pays ». C'est ce qu'a affirmé l'économiste et ancien ministre, Hamid Temmar lors d'une conférence animée à Alger. L'expert a relevé l'écart entre le niveau colossal des investissements publics depuis les années 1970 et le taux de croissance économique, et qu'il impute plutôt à des facteurs endogènes qu'à des contraintes exogènes. «Les principes et les engagements retenus dans les textes fondateurs de l'Algérie indépendante mettent au premier plan l'indépendance et l'égalité sociale comme les normes fondamentales de la formation et de l'évolution sociale et donc économique du pays», analyse M. Temmar dans une thèse intitulée «le contrechoc pétrolier, enjeux stratégiques», présentée à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA). Cette démarche explique, pourquoi les choix de gouvernance économique en Algérie ont été marqués par le rôle de l'Etat et de la centralisation de la décision. A côté de ce facteur endogène, d'autres facteurs exogènes comme les prix du pétrole dont la hausse a pour longtemps «incité au statu quo» ce qui a entravé l'émergence de l'économie algérienne, selon M. Temmar. Pour le conférencier qui répondait aux questions des étudiants de l'ENA, la gouvernance dans une économie de transition doit réaliser trois équilibres essentiels: entre la stabilité et la réforme, entre la compétitivité et la solidarité et entre le marché et l'Etat. «En réponse à ces trois contradictions qui définissent le mode de gouvernance, les gouvernements successifs ont pratiquement tous choisi», analyse-t-il, la recherche de la stabilité sociale, le renforcement de la solidarité et l'égalité sociale et le renforcement de la présence de l'Etat. Une gestion économique centralisée qui «a montré ses limites», estime-t-il, en s'appuyant sur les statistiques qui montrent un taux d'investissement public qui a atteint 40,6% du PIB durant les années 1970, et 31% durant la période 2000-2005 pour se maintenir à se niveau depuis, mais avec un taux de croissance variant entre 0,2% (1984-1994) et 7% (1974-1979) pour atteindre 2,5% actuellement. Et pour pouvoir réaliser une croissance durable et assez indépendante des fluctuations des prix du pétrole, l'ancien ministre recommande d'encourager les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie mais devant être «entourés» d'un tissu de PME locales afin d'assurer un transfert de technologie. Il appelle également à axer la réforme sur le développement territorial, dans cette démarche de diversification de l'économie afin de réaliser une croissance durable.