L'annonce faite par les Etats-Unis, aussitôt suivie par la France, disant que le renversement d'Assad n'est plus la priorité, pourrait laisser entendre un retour du bon sens chez ces gouvernements respectifs. Mais cela pourrait aussi n'être qu'une diversion pour cacher un autre plan, celui de la partition de la Syrie, comme nous l'indiquent certains observateurs pour lesquels il y a une sorte de confusion au sujet des déclarations faites par l'administration Trump. Elle a désigné la lutte contre Daech comme étant la priorité absolue et n'exige plus le départ immédiat de Bachar al-Assad. Les articles de presse tentent de présenter cela comme une nouvelle initiative. Mais ce n'est pas du tout le cas. Il n'y a aucun changement de politique. La priorité absolue a été, et sera, pendant encore un certain temps, la lutte contre Daech. Les Etats-Unis utiliseront cet argument pour occuper les parties orientales de la Syrie. Lorsque Daech sera supprimé et ne sera plus un problème immédiat, la suppression d'Assad redeviendra une priorité absolue. Que la position d'Assad soit «décidée par le peuple syrien» n'est en fait qu'un stratagème pour noyer le poisson, tant qu'il ne sera pas précisé de quels Syriens s'agira-t-il et comment verrait-on la position de celui-ci. Le désordre en Syrie continuera jusqu'à ce que les Etats-Unis changent vraiment de position et jusqu'à ce que les cheikhs wahhabites des monarchies pétrolifères mettent fin au financement de leurs divers mercenaires Takfiristes, qu'ils soient ceux Daech, d'Al-Qaïda ou quel que soit le nom qu'ils souhaitent utiliser. Cela dit, Donald Trump attend anxieusement de déclarer une victoire mondiale sur le groupe terroriste; toutefois, ne sait-il peut-être pas que le terrorisme ne peut pas être vaincu : Daech est la «conséquence involontaire de l'invasion américaine de l'Irak» et l'invasion de la Syrie par les Etats-Unis pourrait éventuellement créer un retour de bâton encore pire que Daech.