L'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty International, a exprimé vendredi soir, ses «profondes préoccupations» après les frappes américaines contre une base militaire en Syrie. L'ONG a estimé dans un communiqué, que si le président américain s'inquiétait pour les civils, comme il l'avait déclaré, il devrait commencer par soutenir les réfugiés syriens au lieu de prendre des mesures contre eux. Elle a relevé que l'administration du président Donald Trump qui a déclaré que l'attaque a été motivée par son souci de la vie des civils syriens, avait montré «un mépris insensible pour les Syriens qui veulent sauver leur vie». L'ONG ajoute que Trump «doit immédiatement annuler le décret qu'il a signé sur l'interdiction d'entrée aux Etats-Unis de plusieurs pays musulmans et mettre fin aux restrictions sur les réfugiés de Syrie qui fuient les horreurs de leur pays s'il s'inquiétait réellement du sort des civils syriens». «Les forces américaines doivent également respecter de manière stricte, leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire, et prendre toutes les mesures possibles pour protéger la population civile dans le cadre de l'action militaire, notamment en s'abstenant d'utiliser des armes internationalement interdites, telles que les armes à sous-munitions», a précisé AI. Elle a rappelé également, que les attaques aériennes récentes de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak et en Syrie ont tué des centaines de civils, dont beaucoup étaient des femmes et des enfants piégés dans leurs maisons. «Le Conseil de sécurité des Nations unies n'a pas été en mesure de protéger les civils en Syrie depuis six ans. Il a encouragé toutes les parties au conflit en Syrie à commettre des crimes épouvantables en toute impunité», a regretté encore l'ONG. Elle a estimé qu'il est impératif que les Etats membres du Conseil de sécurité adoptent une résolution qui garantisse une enquête sur l'attaque chimique qui a eu lieu à Khan Sheikhoun afin de connaître ses véritables auteurs. La base d'al-Chaayrate, dans la province de Homs (centre), a été frappée vers 00h40 GMT par 59 missiles Tomahawk tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui se trouvent en Méditerranée. Ces frappes interviennent après une attaque chimique présumée sur la localité de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb, imputée au gouvernement syrien par Washington, ce que dément Damas. Le leader de l'opposition britannique critique les frappes américaines contre la Syrie Le leader de l'opposition britannique, chef du parti travailliste, le Labour Party, Jeremy Corbyn, a critiqué les frappes aériennes américaines contre la Syrie, estimant que les Etats-Unis n'auraient pas dû agir sans l'aval des Nations unies. Alors que le gouvernement conservateur du Royaume-Uni a déclaré qu'il soutenait pleinement l'action des Etats-Unis, Jeremy Corbyn s'est opposé aux frappes américaines contre une base militaire syrienne. Le parti travailliste est la deuxième force politique au Royaum-Uni, le gouvernement a besoin de son soutien s'il veut impliquer les forces du Royaume-Uni à l'avenir, dans une action militaire en Syrie. Dans une déclaration à la BBC, le ministre britannique de la défense, Michael Fallon, a déclaré que le gouvernement soumettra au vote du Parlement si toutefois il décidait de prendre une telle initiative. Il a souligné que le Royaume-Uni n'a pas été invité à se joindre à l'action des Etats-Unis et a été impliqué seulement dans les tentatives de trouver un règlement politique au conflit syrien. La base d'al-Chaayrate, dans la province de Homs (centre), a été frappée vers 00h40 GMT par 59 missiles Tomahawk tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui se trouvent en Méditerranée. Ces frappes interviennent après une attaque chimique présumée sur la localité de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb, imputée au gouvernement syrien par Washington, ce que dément Damas. Jeremy Corbyn a déclaré que les Etats-Unis avaient agi avant même qu'une enquête de l'ONU ne détermine qui était le responsable des victimes des armes chimiques. Il a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a demandé à l'ONU d'ouvrir une enquête rapidement pour désigner le responsable dans l'utilisation des armes chimique qu'il a qualifié «d'action horrible et totalement illégale» ayant fait des victimes innocentes. Selon lui, au lieu d'apaiser le conflit syrien, les frappes américaines risquaient d'intensifier un conflit polygonal qui a déjà tué des centaines de milliers de personnes. M. Corbyn estime encore que le gouvernement britannique devrait encourager l'administration Trump à la retenue et user de son poids pour faire avancer les négociations de paix pour un règlement politique global au conflit syrien. Il a affirmé que son parti, le Labour Party, est d'accord sur la nécessité d'un cessez-le, sur la nécessité de réunir à nouveau des pourparlers de Genève et la nécessité d'une solution politique en Syrie. D'autres cadres du parti travailliste, ont exprimé la même position que Jeremy Corbyn, telle que la ministre des affaires étrangères du gouvernement de l'ombre, Emily Thornberry, pour dire que Trump avait tort d'agir seul, mais certains députés du même parti n'ont pas partagé cet avis.