La délégation de l'Union européenne (UE), venue en Algérie pour commencer son travail d'observation du déroulement des élections législatives du 4 mai, ne sera pas reçue, par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). «Le RCD qui lutte pour la constitution d'une instance indépendante de gestion et d'organisation des élections ne donnera pas suite à cette requête», indique un communiqué de cette formation politique rendu public hier. Pour le RCD, les experts de l'Union européenne adaptent leurs travaux en fonction des intérêts économiques, diplomatiques et sécuritaires de leur organisation, estimant que les missions d'observation de l'UE envoyées en Algérie ne répondent à aucun standard appliqué en Europe. «L'Union européenne comprendra, en conséquence, que notre parti s'interdise de servir d'alibi à de prétendues évaluations ou surveillances qui sont au mieux des cautions au pire des formes de complicité couvrant et, donc, perpétuant des fraudes qui sont à l'origine du drame qui endeuille notre peuple», écrit le RCD dans son communiqué. En l'espace de huit ans, le RCD a dépêché à Bruxelles cinq missions auprès du Parlement et de la Commission de l'Union européenne pour exposer, après analyse et documentation, la nécessité d'envoyer en Algérie des équipes répondant aux mêmes standards que ceux appliqués dans les pays d'Europe centrale. Dans le sillage de l'effondrement du mur de Berlin, en Amérique latine après les chutes des dictatures militaires et, plus tard, dans des pays de l'Afrique subsaharienne puis d'Afrique du Nord quand ils ont engagé des transitions démocratiques crédibles, a-t-on rappelé de même source. Le RCD met en avant les procès-verbaux de ces rencontres qui attestent que les parlementaires et les fonctionnaires européens ont appréhendé à sa juste mesure le risque que font peser sur les luttes démocratiques des initiatives dictées par la complaisance ou imposées par le chantage du pouvoir algérien qui exige des mesures spécifiques pour bénéficier de surveillances au rabais. «En Algérie, l'Union européenne s'accommode du refus des autorités de mettre à la disposition de ses équipes le fichier électoral national, chose qu'elle rejette sur tous les autres terrains de ses interventions», font observer les rédacteurs du document. Les Algériens ont conclu les rédacteurs du document, ont arraché l'indépendance de leur pays contre la coalition coupable des démocraties occidentales. Les Algériens ont affronté dans l'indifférence et le cynisme d'une grande partie de l'opinion internationale la décennie noire. Ils savent que le devoir de tous les patriotes, aujourd'hui, est de conquérir envers et contre tout leur droit de désigner librement leurs représentants.