Le parti motive sa décision par le fait que les missions d'observation de l'UE envoyées en Algérie ne répondent à aucun standard appliqué en Europe. Dans un communiqué rendu public hier, le RCD fait savoir qu' «il ne donnera pas suite à la demande d'audience d'une mission d'experts mandatés par l'Union européenne pour évaluer les élections législatives du 4 mai 2017». Ce parti déclare refuser de servir «d'alibi à de prétendues évaluations ou surveillances qui sont au mieux, des cautions, au pire, des formes de complicité couvrant et, donc, perpétuant des fraudes qui sont à l'origine du drame qui endeuille notre peuple». Cette formation, qui participe aux élections législatives, rappelle, néanmoins, qu' elle revendique «la constitution d'une instance indépendante de gestion et d'organisation des élections». Il est également souligné qu' «en l'espace de huit ans, le RCD a dépêché en vain à Bruxelles cinq missions auprès du Parlement et de la Commission de l'Union européenne pour exposer, après analyse et documentation, la nécessité d'envoyer en Algérie des équipes répondant aux mêmes standards que ceux appliqués dans les pays d'Europe centrale dans le sillage de l'effondrement du mur de Berlin». Et «en Amérique latine, après les chutes des dictatures militaires et, plus tard, dans des pays de l'Afrique subsaharienne puis d'Afrique du Nord quand ils ont engagé des transitions démocratiques crédibles». «Les procès-verbaux de ces rencontres attestent que les parlementaires et les fonctionnaires européens ont appréhendé à sa juste mesure le risque que font peser sur les luttes démocratiques des initiatives dictées par la complaisance ou imposées par le chantage du pouvoir algérien», peut-on lire également. Lequel, pouvoir «exige des mesures spécifiques pour bénéficier de surveillances au rabais», poursuit-on. Il est ainsi déploré «qu'en Algérie, l'Union européenne s'accommode du refus des autorités de mettre à la disposition de ses équipes le fichier électoral national, chose qu'elle rejette sur tous les autres terrains de ses interventions». Le RCD révèle que «des dépassements qui ont été portés en leur temps auprès de plusieurs membres de la commission d'observation de l'UE ne figurent même pas dans son rapport final». A ce propos, on cite, entre autres, le cas des partis n'ayant pas atteint le seuil de 4%, mais qui se sont vu attribuer des sièges de députés, comme démontré par les résultats des législatives de 2012 publiés récemment par le ministère de l' Intérieur, après insistance de certains partis en lice. «Nous comprenons que les experts de l'Union européenne adaptent leurs travaux en fonction des intérêts économiques, diplomatiques et sécuritaires de leur organisation.» Le RCD rappelle qu'il a toujours plaidé pour que «le libre choix des citoyens arbitre le destin national et mené un combat contre la violence politique dont le détournement de la volonté populaire représente la manifestation la plus pernicieuse». «Les Algériens ont arraché l'indépendance de leur pays contre la coalition coupable des démocraties occidentales. Ils ont affronté dans l'indifférence et le cynisme d'une grande partie de l'opinion internationale la décennie noire. Ils savent que le devoir de tous les patriotes, aujourd'hui, est de conquérir envers et contre tout leur droit de désigner librement leurs représentants», est-il conclu.