La campagne électorale pour les législatives du 4 mai aborde sa deuxième semaine sans fait saillant ni dépassement notables. La Haute instance indépendante de surveillance des élections n'a pas eu à intervenir pour sanctionner un quelconque acte répréhensible et encore moins à recourir à la justice. «Tout baigne...», serait-on tenté de dire sauf qu'il y a une forte impression de monotonie qui semble tout gâcher. Elle donne à cette campagne électorale des allures d'ennui diversement interprétées. Y a-t-il chez la population un réel manque d'engouement, comme le pensent certains observateurs et comme le traduisent les commentaires de la presse? Et, dans ce cas, à quoi est-il dû ? Sur cette question aussi, il y a matière à conjecturer et personne ne s'en prive. On évoque la «timidité» de la campagne elle-même, autrement dit les candidats ne seraient pas suffisamment offensifs et ils pêcheraient aussi par un déficit d'éloquence. Doit-on comprendre qu'il n'y aurait pas de bons orateurs dans ces rencontres avec la population ? Ou alors, leurs arguments ne seraient pas attractifs... Cette thèse exclut l'impact du contexte économique et social plutôt difficile pour la grande masse de l'électorat, qui pousserait les gens à regarder avec inquiétude vers des lendemains qu'ils appréhendent. Pour d'autres observateurs, ce sont ces problèmes de la vie quotidienne qui expliquent que les citoyens ne soient pas très emballés d'aller à la rencontre des candidats pour écouter avec l'attention voulue leurs discours et leurs promesses. La campagne électorale va durer jusqu'à la fin du mois et il y a encore le temps pour susciter dans la population l'intérêt qui a fait défaut durant la première semaine. Les 12.591 candidats à la députation vont continuer, pour deux semaines encore, à sillonner le territoire national, chacun, évidemment dans sa circonscription, avec pour objectif d'accrocher l'électorat en donnant à leur campagne un éclat plus vif. Car, il dépend, en premier lieu, d'eux que les électeurs comprennent et adhèrent à l'enjeu de ces élections législatives qui sont la première grande opération engagée dans le cadre des dispositions de la nouvelle Constitution.