Selon le «JDD», l'homme d'affaires et propriétaire de la «Revue des deux mondes» a été entendu pendant dix heures avant sa mise en examen pour abus de biens sociaux. La campagne présidentielle est terminée, mais pas l'enquête sur les emplois fictifs supposés de Penelope Fillon. L'homme d'affaires et propriétaire de la «Revue des deux mondes», Marc Ladreit de Lacharrière, a été mis en examen vendredi soir pour abus de biens sociaux, révèle le Journal du Dimanche daté du 14 mai. Les juges s'interrogent sur le contrat de Penelope Fillon de mai 2012 à décembre 2013 à La «Revue des deux mondes», propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, proche de François Fillon, ancien Premier ministre et candidat malheureux de la droite à l'élection présidentielle. «Convoqué discrètement vendredi, Marc Ladreit de Lacharrière a passé dix heures dans les locaux du pôle financier (du tribunal de grande instance) parisien. L'homme d'affaires est ressorti de son face-à-face avec les trois magistrats (Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau) un peu après 19 heures, mis en examen pour abus de biens sociaux», écrit le JDD. A ce stade de l'enquête, les juges estiment que le travail de Penelope Fillon à la «Revue des deux mondes», rémunéré 5 000 euros bruts mensuels entre mai et décembre 2013, était «un emploi de complaisance». Le journal explique que «durant toute la journée, le propriétaire de la «Revue des deux mondes» a tenté de convaincre que le travail de Penelope Fillon avait «été réel et fondé» mais «ses explications, à peu de chose près, les mêmes que celles qu'il avait tenues devant les policiers dans le cadre de l'enquête préliminaire (le 30 janvier), n'ont pas fait changer d'avis les trois juges d'instruction». Après un court délibéré, ils ont ordonné sa mise en examen sans toutefois l'assortir d'un contrôle judiciaire. Un prêt personnel octroyé au candidat Fillon Sa version des faits s'oppose à celle de l'ancien directeur de la publication de la «Revue des deux mondes», Michel Crépu, qui a été auditionné le 27 janvier. Comme le rapporte le JDD, il avait accepté, sur demande de Marc Ladreit de Lacharrière, de prendre des «petites notes critiques» à Penelope Fillon «car elle s'ennuyait». A l'inverse de son ancien patron, Michel Crépu juge alors que «ce contrat ne correspond(ait) à aucune réalité». «Dans ce volet du tentaculaire dossier Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière est le troisième mis en cause, puisque François Fillon a déjà été mis en examen pour complicité d'abus de bien sociaux et son épouse pour recel», rappelle le Journal du Dimanche. «Pendant la campagne présidentielle, poursuit le JDD, François Fillon a admis (...) que Marc Ladreit de Lacharrière, un ami de longue date, lui avait aussi octroyé un prêt personnel de 50 000 euros. Autant de sujets sur lesquels l'homme d'affaires a dû s'expliquer vendredi devant les juges». A la tête de la 722e fortune mondiale (selon Forbes en 2016), il a également été interrogé sur le fait que sa société, Fimalac, soit l'un des clients de 2F Conseil, qui appartient à François Fillon.