Des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité ont été prononcées à l'encontre des prisonniers politiques sahraouis du groupe dit Gdeim Izik, par tribunal de Salé près de Rabat, à l'issue d'un procès marqué d'irrégularités qui a duré 7 mois, ont rapporté les médias. Le verdict a été rendu mercredi à l'aube par la justice d'occupation marocaine, a-t-on précisé de mêmes sources. Le procès des 25 Sahraouis, ouvert en décembre 2016 devant une juridiction dite civile, a été marqué par «des irrégularités» dénoncées par des organisations internationales, personnalités et partis politiques à travers le monde. Ces irrégularités ont poussé les prisonniers à se retirer du procès en juin dernier, refusant d'accéder à la salle d'audience. En novembre 2010, les autorités d'occupation marocaines sont intervenues violemment afin de démolir le camp de résistance de Gdeim Izik qui avait été formé par environ 20 000 Sahraouis afin de défendre leurs droits économiques, sociaux et culturels, y compris leur droit à l'autodétermination et leur droit à disposer librement de leurs ressources naturelles. Accusés d'avoir formé «une organisation criminelle» ayant pour but de commettre des actes violents contre les forces d'occupation marocaines, certains d'entre eux ont été condamnés, en 2013, à 20 ans de prison et d'autres à l'emprisonnement à perpétuité, par un tribunal militaire, bien qu'ils soient des civils, et cela en violation du droit international. A la suite de ces événements, la plupart ont passé 27 mois en détention provisoire. Mais le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine annule, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'Homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée à l'encontre de ces militants sahraouis. L'UE communique ses «lignes directrices» sur les implications de l'arrêt de la CJUE Des «lignes directrices» sur les implications de l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui a conclu que les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne s'appliquent pas au Sahara occidental, ont été communiquées aux autorités douanières des Etats membres de l'Union, a affirmé mardi le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici. «Ces lignes directrices prévoient qu'en cas de doutes fondés quant à l'origine des marchandises, les autorités douanières doivent procéder à des recherches conformément aux dispositions relatives à la coopération administrative énoncées au titre VI du protocole n 4 à l'Accord d'association UE-Maroc», a souligné le commissaire européen dans sa réponse à l'eurodéputée Maria Arena qui interpellait la Commission sur les importations dans l'UE des produits marocains et du Sahara occidental suite à l'arrêt de la CJUE, rendu le 21 décembre dernier. Relevant le statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara occidental par la charte des Nations unies, la CJUE a soutenu dans son arrêt qu'«il est exclu de considérer que l'expression territoire du Royaume du Maroc, qui définit le champ territorial des accords d'association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire». La CJUE qui a jugé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, relevant de souverainetés distinctes, a souligné également dans son arrêt qu'«il ne peut y avoir aucune exploitation économique au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui».