Une rencontre entre le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, le SG de l'UGTA et le patron du FCE, vient d'être programmée apprend-on de bonnes sources, dans le cadre des consultations ordinaires de la prochaine tripartite. Cette initiative entrant dans le cadre des consultations des partenaires sociaux depuis longtemps programmée par le Premier ministre, pour avaliser le plan d'action du gouvernement, suscite des interrogations, à la suite des distorsions apparues dans les déclarations, et prises de position des principaux concernés sur des dossiers inquiétants remettant en cause la probité principalement celle de Ali Haddad, a qui, il est reproché d'avoir abusé de l'argent public, en s'octroyant des projets grâce à son influence prédominante dans le cercle des décideurs. L'invitation de Tebboune, entrant dans un processus de dialogue et de consultation, afin d'impliquer le plus que possible la société civile, en vue de légitimer les décisions qui seront ultérieurement prises, n'efface pas pour autant, les reproches et dépassements constatés qui ont été portés à la connaissance de l'opinion publique. Des mises en demeure ont été diligentées au patron du FCE, et de l'entreprise Etrhb le sommant de mettre en route les projets dont il a la responsabilité sous peine de sanctions financières, allant jusqu'à la résiliation des contrats. Haddad évoque pour sa justification le fait que le maître des ouvrages en l'occurrence l'Etat a omis de lui débloquer les Fonds dont il est redevable pour mener à bien le parachèvement des projets. Une explication demeurant insuffisante pour le patron des patrons d'entreprise en considération des reproches retenus contre lui, car la crédibilité de l'Etat a dans les réquisitoires formulés était décousue. Les publications faites au sujet des révélations parues dans la presse, notamment dans le quotidien Liberté qui écrit : «à propos des crédits d'investissement mis à la disposition de l'Etrhb Haddad par les banques publiques» que : «Les enquêtes diligentées ont établi que les remboursements sur les crédits sur 5 ans ne dépassent pas les 10%». Un autre journal électronique AP à son tour révèle que «parmi les révélations faites par Tebboune aux opérateurs du FCE qui de la situation, il est question d'achat de biens à l'étranger par des opérateurs en contournant les lois algériennes en vigueur. Pour rappel, Haddad a acquis en 2016 deux grands hôtels de luxe à Barcelone (Espagne) : le Gran Hotel La Florida et le Miramar Barcelona. Haddad est déjà propriétaire de l'Hotel Palace de Barcelone racheté en 2011. Il possède également deux hôtels en Algérie, Le Marin et Le Marin Bis à Azeffoun (Kabylie maritime). Par ailleurs, le site du journal Le Monde le cite dans l'affaire Panama Papers. Selon le journal, l'homme d'affaires algérien apparaît comme le bénéficiaire économique d'une compagnie enregistrée par Mossack Fonseca en novembre 2004 aux îles Vierges britanniques, Kingston Overseas Group Corporation (KOGC). L'opinion publique a suivi ce feuilleton politique avec assiduité, notamment, sur les divulgations contenues dans «Le soir» faisant état que : «Certaines informations font déjà état de l'annulation pure et simple d'un projet de construction mené et financé par des entreprises étrangères, et dans lequel ce dernier «Haddad» apparaît jouer uniquement un rôle de sous-traitant.» Mieux encore : «Les mêmes sources affirment que le gouvernement épluche actuellement tous les contrats passés avec le groupe ETRHB et qu'il pourrait lui adresser de nouvelles mises en demeure pour des projets inachevés dans l'hydraulique.» Tant de récriminations de la part d'une autorité publique du rang de Premier ministre ne peuvent laisser indifférent, ni être assimilées à un malentendu résultant d'animosités personnelles. Sidi Saïd, le vétéran et patron de l'UGTA qui a choisi dès le départ de soutenir Ali Haddad a soulevé un véritable tollé parmi ses pairs, et parmi les observateurs qui ne comprennent pas le désordre intellectuel et politique caractérisant son positionnement aux côtés du patron des patrons, alors que la logique aurait voulu que le Secrétaire Général de la Centrale syndicale défend les intérêts prioritairement des travailleurs, qui par ces temps de disette financière, assument l'essentiel des déficits dont pâti le gouvernement. Quoi qu'il en soit, l'invitation émanant du cabinet du Premier ministre à l'adresse de M. Ali Haddad, et à Sidi Saïd pour arrêter le programme a débattre lors de la prochaine tripartite, n'est qu'une invitation pour discuter du contenu du plan d'action concernant le nouveau modèle économique, et des grandes lignes du projet de la Loi de finances 2018, en attendant «bien des modifications auront coulé peut-être sous les ponts».