La Direction de la prévention et de la promotion de la santé du ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière, a recensé plus de 3 500 piqures de scorpions dans les wilayas des Hauts Plateaux et du Sud depuis janvier dernier. Les wilayas les plus touchées sont, selon les responsables de cette direction, Tamanrasset qui occupe la première place avec 460 cas, Biskra avec près de 400, Djelfa (271 cas), Tiaret (260) et Bechar (206). « 56% de ces piqures avaient été enregistrées au niveau des domiciles notamment dans la literie et les chaussures», a-t-on précisé de même source. Le plus grand nombre de piqures de scorpions a été enregistré durant les mois de juin et de juillet, mais, observe docteur Mohamed Lamine Saidani, expert à la commission nationale de lutte contre les piqures de scorpions, en raison des changements climatiques, quelques cas ont été enregistré en début d'année, avant la survenue de la canicule et la reproduction de cet animal. Soit, a-t-il indiqué, 15 décès dont 6 à Adrar recensés jusqu'à présent. En vue de protéger les citoyens de ces régions des piqures de scorpions, cet expert a mis en avant la nécessité et l'impératif de mettre les poubelles et les amas de pierres loin des domiciles, outre la garantie de l'éclairage public. «Les habitants de certains quartiers où prolifèrent les scorpions étaient inconscients du danger de l'amoncellement des ordures et des pierres devant leurs domiciles, qui les expose aux piqures de scorpions, parfois mortelles», a encore observé cet expert, également chef de laboratoire à l'institut Pasteur d'Alger. Tout en rappelant que les scorpions vivent dans toutes les régions du pays mais sont plus dangereux et plus toxiques dans les régions des Hauts Plateaux et du sud, Docteur Mohamed Lamine Saidani, a insisté sur la sensibilisation des citoyens de ces régions notamment lors de la période de reproduction des scorpions. Car, a-t-il indiqué encore, un scorpion peut engendrer près de 120 pullus (petits), d'où, a-t-il fait observer, l'importance de l'hygiène près des domiciles et sur les routes, outre la garantie de l'éclairage public. Parmi les régions les plus exposées aux piqures de scorpions, cet expert a cité les wilayas de Msila, Naama, Bechar, Tiaret et Khenchela. « Les wilayas de Tamanrasset, Adrar, Djelfa, Laghouat, Ghardaïa, Ouargla et Illizi parmi les wilayas demeurent les plus exposés à ce danger», selon cet expert. Pour lui, les efforts déployés par le ministère, l'institut, la Protection civile, les mosquées et certains médias étaient insuffisants, en dépit, a-t-il fait remarquer, des campagnes menées par l'institut Pasteur depuis avril et mai derniers dans le cadre du Programme national de prévention contre les piqures de scorpions, mettant avant la nécessité d'impliquer les ministères de l'Intérieur, à travers les collectivités locales, l'Agriculture et l'Habitat outre le citoyen en tant que premier concerné par les piqures de scorpions.