Les vergers de Guerbossa, du moins ceux qui ont eu la chance d'échapper aux brasiers de cet été, souffrent énormément du manque d'eau consécutif à la longue période de sécheresse, qui continue de sévir dans la région. En effet, à l'exclusion des plantations des périmètres irrigués, partout ailleurs, le même décor affligeant s'impose à la vue : arbres rabougris, feuillages jaunis et ratatinés. Sous les coups d'un soleil de plomb, nombre d'espèces, à l'image du figuier et du frêne, dépérissent par centaines. Même l'olivier, connu pourtant pour sa résistance et son endurance, a sérieusement accusé le coup. Dans certaines communes, comme Semmar, Bent El Meliani, les branches fruitières sont flétries. En haute montagne comme Mazouna, Sidi M'Hamed Benali et Ammi Moussa, où l'altitude et la topographie accidentée ont fonctionné comme autant de facteurs modérateurs du climat, les dégâts paraissent moindres. Des fellahs de ces contrées laissent entendre que les contours d'une olivaison moins chiche que celle de l'année dernière commencent à s'esquisser. «Il y a une bonne fructification. Si les pluies d'automne sont au rendez-vous, on est en droit de s'attendre à une bonne récolte», affirme un paysan, bien ferré sur la filière. Les propriétaires d'oliveraies scrutent chaque jour le ciel, en quête de la moindre perturbation atmosphérique, annonciatrice d'un retour salvateur des précipitations. Mais quoi qu'il en soit, ce n'est pas demain la veille que l'olivier se relèvera de ses blessures. Les stigmates sont trop importants pour se dissiper de sitôt.