L'Ambassadeur de l'Afrique du Sud en France, Rapulane Sydney Molekane, a affirmé samedi que Pretoria continuera toujours de soutenir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD). «L'Afrique du Sud continuera toujours de reconnaître le Front Polisario, seul et légitime représentant du peuple sahraoui et la RASD», a déclaré l'Ambassadeur sud-africain lors des travaux de la 42e Conférence européenne de coordination et de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), tenue à Vitry sur Seine (France). M. Molekane a en outre dénoncé l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par l'occupant marocain, appelant la communauté internationale à «plus d'actions pour mettre fin à ce pillage conformément à la décision de la Cour européenne de justice (CJUE) le 21 décembre 2016, qui exige de ne pas intégrer le Sahara occidental dans les accords entre l'Union européenne et le Maroc. «Il est inacceptable que les forces occidentales continuent l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental (...) Nous souhaitons voir plus d'actions de la part de la communauté internationale à presser l'occupant marocain de mettre un terme au pillage systématique des ressources naturelles du Sahara occidental», a insisté le chef de la représentation diplomatique sud-africaine en France. M. Molekane a, de surcroît, évoqué la position de l'Union africaine (UA) immuable envers la question du Sahara occidental, un territoire occupé par le Maroc, exhortant le Maroc à «respecter l'acte constitutif de l'UA qui engage le respect des frontières héritées du colonialisme». Il a, par la même occasion, souhaité que la prochaine édition de la conférence européenne de coordination et de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) se tienne en République arabe sahraouie démocratique (RASD). La France et la communauté internationale doivent assumer leur responsabilité collective (Galand) La France et la communauté internationale doivent assumer leur responsabilité collective dans le combat et la lutte du peuple du Sahara occidental, notamment pour le respect des droits de l'homme, a déclaré samedi le président de la Coordination européenne de la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, lors des travaux de la 42e conférence de l'EUCOCO. «Notre rôle est de faire sortir la question du Sahara occidental d'un silence complice de la communauté internationale pour aller vers une solution juste et durable qui respecte le droit d'autodétermination du peuple sahraoui», a déclaré M. Galand qui préside les assises. Selon le président de l'EUCOCO, «la France manque à ses obligations envers le Sahara occidental», déplorant que ce pays des droits de l'homme «participe au maintien de la rétention marocaine sur le Sahara occidental». «La France joue un rôle déterminant au Conseil de sécurité en se présentant comme étant le porte-parole des droits de l'homme dans le monde or aujourd'hui elle manque à ses obligations», a-t-il regretté. Il a dans ce sens rappelé les obligations de la France, sans, toutefois, oublier de saluer «la solidarité populaire française à cet égard (au peuple sahraoui)». «La solidarité française est extraordinaire. Nous espérons pouvoir aboutir et à changer un peu le rapport de force à l'intérieur du parlement français et lancer un message en direction du nouveau gouvernement français, du nouveau Secrétaire général de l'ONU et du nouvel Envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental», a-t-il poursuivi. Par la même occasion, M. Galand est revenu sur les droits du peuple sahraoui que la communauté internationale se doit de respecter, et à la faire respecter. «C'est à la communauté internationale toute entière de les faire respecter, ce n'est pas seulement le combat des peuples mais aussi la responsabilité collective de la communauté internationale», a-t-il affirmé. Il a par ailleurs fait savoir, que la cour de justice européenne avait clairement défini que l'Europe «ne pouvait pas intégrer dans ses accords avec le Maroc, le Sahara occidental». Dans ce contexte, il a convié les participants à s'engager davantage pour régler cette question du Sahara occidental et pas seulement d'être attentiste ou même complice avec l'occupant marocain», a-t-il conclu. L'EUCOCO aiguise une stratégie offensive et porteuse pour plus de solidarité avec le peuple sahraoui La 42e session de l'EUCOCO, qui se tient samedi et dimanche à Vitry-sur-Seine (sud de Paris), a permis au cours de sa première journée de jeter les jalons d'une nouvelle stratégie «plus offensive» et «plus porteuse» pour l'élargissement de la solidarité avec le peuple sahraoui, en lutte pour son droit à l'indépendance et l'autodétermination. C'est une task force qui doit fédérer, selon les différents intervenants, toutes les actions «porteuses» en direction des pays, des institutions, des parlementaires et des associations, qui accordent peu d'intérêt à la question du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975 et dont la solution préconisé par les résolutions de l'ONU reste bloquée. L'ancien Envoyé spécial du secrétaire générale de l'ONU pour le Sahara occidental (2005-2007), Francesco Bastagli, a insisté sur le fait qu'il y a «beaucoup de travail à faire» au sein des institutions Onusiennes, notamment l'Assemblée générale et la Quatrième commission de l'ONU.