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L'Algérie réagit à la «réaffirmation» de la position américaine Alors que la question du Sahara occidental revient le 14 avril sur la table du Conseil de sécurité
Au lendemain même de la visite de L'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Staffan de Mistura, dans les Camps de réfugiés sahraouis en vue de préparer son rapport sur la réalité et les perspectives du processus de paix parrainé par les Nations unies dans la dernière colonie d'Afrique, les Etats-Unis viennent par la voix du secrétaire d'Etat Marco Rubio de réitérer la reconnaissance de la prétendue marocanité du territoire sahraoui. On rappelle que cette « reconnaissance » a eu lieu durant le premier mandat du président américain Donald Trump, dans le cadre d'un deal conclu par son gendre et envoyé spécial au Moyen-Orient, Jared Kushner, deal par lequel Washington a injecté le Makhzen dans son escarcelle des accords d'Abraham, permettant à Israël de prendre pied d'une manière expansionniste en terre marocaine. Durant la visite de De Mistura, qui a été reçu par le président sahraoui Brahim Ghali et a rencontré les représentants du peuple sahraoui ainsi que la population dans les camps de réfugiés, l'attachement du peuple sahraoui à ses droits légitimes à l'autodétermination et à l'indépendance a été fortement réaffirmé. Deux jours durant, cette visite a permis à l'Envoyé spécial du SG de l'ONU de préparer le briefing qu'il tiendra devant le Conseil de sécurité le 14 avril prochain, convaincu par les rencontres avec toutes les composantes de la société civile sahraouie, de l'attachement du peuple sahraoui à son droit inaliénable à l'autodétermination et au recouvrement de la liberté et de l'indépendance. Le président Ghali a d'ailleurs insisté sur l'«attachement du Front Polisario aux revendications légitimes du peuple sahraoui et la poursuite de son combat jusqu'à obtenir gain de cause et arracher son indépendance ». C'est ainsi que le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU et coordinateur avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), Mohamed Sidi Omar, a déclaré aux médias, à l'issue de l'audience accordée par le président Ghali au représentant onusien Staffan de Mistura, que « la discussion lors de cette réunion a porté sur la réalité et les perspectives du processus de paix parrainé par les Nations unies au Sahara occidental », occupé par le Maroc depuis 1975. Les dirigeants sahraouis ont réaffirmé leur « engagement à travailler et à coopérer avec les Nations unies et l'Union africaine (UA) pour parvenir à une solution juste et durable à la question du Sahara occidental, qui reste à l'ordre du jour des Nations unies en tant que question de décolonisation ». La visite de De Mistura vise ainsi à « mettre l'accent sur le cadre juridique de la question sahraouie et l'adhésion du peuple sahraoui à son droit à la liberté et à l'indépendance et à son droit à la résistance légitime, tout en espérant que les Nations unies prendront des mesures concrètes pour achever la décolonisation de la dernière colonie en Afrique », ainsi que l'a souligné Mohamed Sidi Omar. Partant de là, la diplomatie algérienne a toutes les raisons de regretter la « réaffirmation » de la position des Etats-Unis alignés sur le royaume du Maroc, position qui va à l'encontre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU par-devant lequel Washington est de surcroît le porte-plume du dossier sahraoui. Mardi, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a réitéré le soutien des Etats-Unis à la prétendue « souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », en recevant son homologue marocain Nasser Bourita alors que la IVe Commission des Nations unies qualifie la question du Sahara occidental comme relevant d'un processus de décolonisation inachevé, et d'un droit à l'autodétermination inaccompli ». Communiqué du ministère des Affaires étrangères L'Algérie regrette la confirmation par les Etats-Unis de leur position considérant le plan d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme «la seule solution au conflit du Sahara occidental», a indiqué hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines. « L'Algérie a pris connaissance de la réaffirmation par le Département d'Etat de la position des Etats-Unis d'Amérique considérant le plan d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme la seule solution au conflit du Sahara occidental», a souligné le communiqué. Le document a ajouté que l'Algérie «regrette la confirmation de cette position de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu'il témoigne d'un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de sécurité de manière particulière». L'Algérie réaffirme, dans ce cadre, que la question du Sahara occidental «relève fondamentalement d'un processus de décolonisation inachevé et d'un droit à l'autodétermination inaccompli. En effet, le Sahara occidental demeure un territoire non autonome au sens de la Charte des Nations unies et le peuple de ce territoire demeure titulaire du droit de disposer de lui-même tel que consacré par la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux», selon le communiqué. « S'inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n'altère en rien ses données fondamentales telles que reconnues par l'Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice», conclut le texte.