Trump au moment même où des spectacles sont montés par des hommes, et des femmes de plusieurs confessions pour vanter les bontés et les nécessités de la coexistence vitale entre les différentes religions, trouve le moyen de déclencher le système de mise à feu de la poudrière, en annonçant que les Etats-Unis allaient transférer de Tel-Aviv leur ambassade à Jérusalem. Cette idée démoniaque ne pouvait pas être prise à la légère, à plus forte raison par une administration américaine impliquée depuis plusieurs décennies dans le processus de paix en négociation entre les Palestiniens et les Israéliens. La réaction timide de la Ligue arabe, qui n'a fait que demander la reconsidération de la décision du déplacement de la représentation diplomatique, signifiant en réalité une reconnaissance incontestable de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, a déçu. Cette provocation a suscité des condamnations et réprobations officielles à travers toute la planète, jusqu'en Chine peut-on lire sur le «Figaro». Emmanuel Macron avait téléphoné la veille à Trump lui demandant de ne pas prendre une telle décision. En Israël, Benjamin Netanyahu n'en revenait pas qu'une telle option qui figurait dans le programme électoral de Trump puisse être officialisée au mépris du droit international et des désaccords clairement professés par Londres, Paris et Berlin. La résolution des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe appelant Washington à annuler sa décision sur Jérusalem n'est qu'un coup d'épée dans l'eau. La reconnaissance de Jérusalem comme «capitale éternelle» selon le point de vue sioniste par Trump aurait dû ou pu réconcilier les pays arabes, et par extension les pays musulmans et arabes. Le Pape des Coptes représentant l'église orthodoxe en refusant de rencontrer le vice-président américain Mike Pence, a plus marqué les évènements que la réaction de la Ligue arabe. Une simple résolution condamnant le déraisonnable coup de force américain dans le délicat dossier pour un règlement global de la crise moyen-orientale, avec comme dissuasion la remise en question des faramineux contrats conclus ces derniers temps au profit des Américains au cas où la décision du transfert de leur ambassade devenait effective, aurait fait reculer probablement la Maison-Blanche et réagir le Congrès. Les derniers évènements qui ont concerné la démission du Premier ministre Libanais. Le conflit Yéménite. La remise en cause par Trump des accords sur le nucléaire conclus avec l'Iran, puis cette reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d'Israël, enfin, la fin des guerres menées contre Daech en Irak et en Syrie, ne sont pas les faits du hasard. Un redécoupage de la carte géopolitique serait tout à fait probable, le tout serait de savoir qui seront les dindons de la farce.