Intervenant, lors de la réunion de la Tripartite pour la signature de la Charte sur le Partenariat sociétaire, Abdelmadjid Saïd, le patron de la centrale syndicale UGTA, s'est montré égal à lui-même en faisant dans la flagornerie jusqu'à l'abus. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître car exprimé par un syndicaliste censé défendre le secteur public, il a appuyé à fond la formule du partenariat Public-privé. Il n'en est pas de même du côté d'Ahmed Ouyahia, le Premier ministre. En bon gestionnaire près de ses sous, Ahmed Ouyahia a abordé graduellement la question de la diversification économique. Ce qui nous ramène au début des années 2000, et les multiples opérations de privatisation d'entreprises de l'Etat dont les plus importantes restent celles du Groupe Industriel Engrais et Produits Phytosanitaires (ASMIDAL), de la Sidérurgie avec le Complexe sidérurgique El Hadjar (ArcelorMittal), la société CITAL, Acronyme de Compagnie industrielle des transports algériens, co-entreprise créée en 2011, en partenariat avec le français de Alstom, et les entreprises algériennes Ferrovial, la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) et l'Entreprise Métro d'Alger (EMA). Avec beaucoup d'autres entreprises comme la sucrerie, levurerie et céramique de Guelma, toutes devaient, avec leurs partenaires étrangers, soutenir et développer l'industrialisation du pays. Plusieurs années après, l'expérience n'a toujours pas donné de résultats positifs. Au contraire, à l'exception d'ASMIDAL à plus de 60% au capital espagnol, toutes les autres ont échoué ou sont vouées vers cette porte de sortie. C'est d'ailleurs l'interprétation à donner à la déclaration faite hier, par Ahmed Ouyahia, Premier ministre, lorsqu'il a intervenu lors de la réunion de cette même tripartie pour la signature de la Charte sur le Partenariat sociétaire, il a affirmé : «cette rencontre revêt une dimension particulière du fait des difficultés financières auxquelles le pays est confronté à travers la conjugaison d'un déficit budgétaire significatif avec un déficit sensible de la balance des paiements, l'équivalent de plus de 11 milliards de dollars à la fin du 1er semestre 2017. Il y a une érosion préoccupante des réserves de change passées à 98 milliards de dollars à fin novembre 2017, contre 114,1 milliards de dollars à fin décembre 2016». Le Premier ministre ne s'est pas suffit à cet avertissement. Il a également énuméré ce qu'il a estimé être «...les mesures déjà prises et celles qui sont à venir pour faire face à cette situation et au défi de maintenir la démarche du développement économique, en application des instructions du président de la république, Abdelaziz Bouteflika. Il devait également abordé la question des emprunts contractés par le Trésor auprès de la Banque d'Algérie dans le cadre du financement non conventionnel. Il ressort des déclarations qu'il a faites et reprises par nos confrères de l'APS, que «... ces emprunts avaient permis aux services de l'Etat de régler déjà près de 270 milliards de dinars de créances détenues par des entreprises publiques, privées ou même étrangères à la suite de l'exécution de contrats publics, et s'est engagé pour que cette opération de règlement des créances se poursuive jusqu'à l'apurement de toutes les situations encore en instance». Il reste néanmoins que d'ici là, au vu de la totale absence de maîtrise de la gestion de nos entreprises d'une médiocrité inégalée, cet apurement n'est pas pour demain. Il ne l'est pas aussi car rien ne dit que les entreprises publiques de production non opérationnelles depuis des années seront appelées à être réhabilitées et seront rentables. C'est le cas de la société Sider, Ferrovial, Céramiques de Guelma, Levurerie de Bouchegouf, cycles et motocycles. Cette dernière, a-t-on révélé, devrait bénéficier du savoir-faire du groupe italien leader mondial de la production des cycles et motocycles. Elle ne l'a toujours pas. Rien ne dit que l'entreprise Ferrovial produira des wagons de qualités pour répondre aux commandes locales telles celles des 380 wagons de la SNTF. Il reste tout de même que les déclarations de Ahmed Ouyahia ont été interprétées comme étant des décisions de rachat des actifs des entreprises par l'Etat ou la relance des activités de telles ou telles autres entreprises publiques en déchéance. Du côté du Complexe sidérurgique El Hadjar, l'on s'inquiète de l'implication directe du député Tliba Bahaeddine dans la gestion de cet important outil de travail sans que nul ne trouve à redire.