Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a déclaré, hier, à Alger, que la situation financière du pays est très difficile, à cet effet, «nous devons, en tant que peuple, nous mettre d'accord pour vivre selon nos moyens.» Lors de la cérémonie de signature de la Charte relative au Partenariat Public-Privé, le Chef de l'Exécutif a expliqué que la liste décidée concernant les produits qui seront interdits à l'importation en 2018, a été élargie à 1.000 produits au lieu de 900 comme a été annoncé la semaine dernière. En rappelant, dans ses messages, que la situation financière est très délicate, Ahmed Ouyahia a confirmé que la seule solution qui reste pour l'Etat est d'interdire l'importation, «en même temps, cette démarche va booster la production nationale». Il a, par ailleurs, annoncé que cette liste de 1.000 produits sera, à moyen terme, «élargie à tous les produits dont les besoins seront couverts par la production nationale». Cette initiative du gouvernement vient «suite à la baisse des réserves de change de 20 à 25 milliards de dollars par, ainsi que par l'incapacité des entreprises algériennes à concurrencer les entreprises étrangères». Dans ce sens, il estimé que «même l'Occident ne peut pas affronter la Chine alors qu'il a trois siècles d'économie derrière lui. Alors, comment voulez-vous que les entreprises algériennes puissent de 55 ans après l'indépendance affronter l'économie chinoise ?», s'est interrogé le Chef de l'Exécutif. «C'est le lieu de rappeler que notre pays fait face à des difficultés financières sérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures. Ces difficultés se reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements accompagné d'une érosion préoccupante de nos réserves de change», a expliqué Ahmed Ouyahia devant le patron de l'UGTA, le président du FCE et les responsables d'autres organisations patronales. 1.000 milliards de dinars de liquidités supplémentaires Le Premier ministre a rappelé les plus importantes dispositions adoptées par l'Exécutif pour faire face à la situation. Il a notamment cité la révision de la loi sur la monnaie et le crédit permettant au Trésor public de contracter des emprunts directement auprès de la Banque d'Algérie et à «l'Etat de clôturer le présent exercice budgétaire sans difficultés majeures». Ces mêmes emprunts, a expliqué Ahmed Ouyahia «ont permis aux services de l'Etat de régler déjà près de 270 milliards DA de créances détenues par des entreprises publiques, privées ou même étrangères à la suite de l'exécution de contrats publics. Cette opération se poursuivra jusqu'à l'apurement de toutes les situations encore en instance», a-t-il précisé. «Le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour que soient soldées toutes les situations qui demeuraient pendantes avec les banques. Cela a permis d'injecter plus de 1.000 milliards DA de liquidités supplémentaires dans les banques publiques qui disposent ainsi de ressources significatives pour financer l'investissement dans le respect des règles en vigueur», a-t-il ajouté. «Le gouvernement soutiendra les entreprises publiques et privées» De son côté «le gouvernement vous assure de sa disponibilité à accompagner le développement du partenariat sociétaire ainsi que le développement du partenariat public-privé», a déclaré le Premier ministre dans son allocution s'adressant aux chefs d'entreprises publiques et privées. «Dans cet esprit, nous faciliterons l'ouverture du capital des Petites et Moyennes entreprises publiques, dans le cadre de la législation en vigueur», a assuré Ahmed Ouyahia. Dans ce sens, il a déclaré que «le gouvernement apportera aussi son soutien à tout investissement nouveau associant des entreprises publiques avec des entreprises privées ou mixtes». Par ailleurs, a-t-il ajouté, «le gouvernement accueillera avec bienveillance toute disponibilité des entreprises locales à s'engager dans le financement, la réalisation et la gestion des infrastructures publiques que l' Etat mettra en chantier». Enfin le gouvernement encouragera toute entreprise économique qui manifestera l'intérêt pour la concession de prestations de service public au niveau local.