S'exprimant mercredi dernier, à Alger sur les réformes engagées par son département durant les deux dernières décennies, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi a souligné que celles-ci ont permis de couvrir plus de 70% de la demande nationale en produits agricoles. Au cours de cette intervention lors d'une réunion avec la commission de Finances de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l'examen de la loi du règlement budgétaire 2015, Abdelkader Bouazghi a déclaré que «certaines filières ont enregistré un excédent ce qui permettra de pénétrer les marchés étrangers», de même que «les montants gigantesques alloués au secteur, estimés à 2.500 milliards de dinars, les deux dernières décennies, ont permis de réaliser une production agricole de l'ordre de 30 milliards de dollars. En matière de prévisions, le ministre a évoqué l'importante augmentation des céréales, de la pomme de terre, des viandes, du lait et des dattes, et ce, tout en soulignant que la politique agricole repose, à moyen terme, sur une stratégie qui tient compte de la situation nationale et internationale afin de relever les défis. Dans ce sens, a-t-il expliqué : «il s'agit de l'augmentation et la valorisation du volume de la production nationale à travers la mobilisation rationnelle des moyens disponibles en ciblant les filières stratégiques pour répondre aux besoins de la population, réduire graduellement l'importation et se lancer dans l'exportation ». Cette stratégie vise-t-elle également, la mise en œuvre d'une politique agricole durable capable de garantir la sécurité alimentaire, réduire le déséquilibre de la balance commerciale et contribuer à la diversification de l'économie nationale. En sus de la préservation et la valorisation durable des ressources naturelles, l'objectif consiste notamment en la promotion des activités des populations rurales ainsi que le développement de la pêche. Ce qui passe notamment, selon le ministre, par l'adoption d'un nouveau mode structuré essentiellement autour de l'investissement privé en tant que levier de la croissance agricole, dans le cadre des partenariats public-privé et privé-privé. En d'autres termes, cette stratégie est basée sur l'appui aux filières agricole stratégiques dont les céréales, le lait, le fourrage et les viandes. Dans ce même registre, le ministre a cité l'irrigation par les systèmes d'économie d'eau, l'introduction de l'agriculture industrielle, le soutien des systèmes de régulation, la substitution de l'importation intense de certains produits agricoles et alimentaires, la relance des exportations et l'accompagnement et le soutien des porteurs de projets. Sur un plan chiffré le ministre a souligné que la superficie des terres exploitée a été élargie de 8,5 millions d'hectares à 9 millions d'hectares de même pour les superficies irriguées qui sont passées à 2 millions d'hectares. De même que la production agricole de certains produits devrait augmenter à l'instar des céréales qui atteindra 53 millions de quintaux, la pomme de terres avec 69,5 millions de quintaux, les dates avec 11 millions de quintaux, les viandes rouges, 6,3 millions de quintaux, les viandes blanches, 6,7 millions de quintaux et le lait frais à 4,8 millions de quintaux. Pour ce qui est de la loi portant règlement budgétaire 2015, le ministre indiqué qu'un montant global de 333 milliards de dinars a été affecté au secteur de l'agriculture, du développement rural et de la pêche, dont 335.7 milliards de dinars ont été consommés, ajoutant que la consommation dépasse le montant affecté pour l'année 2015 en raison de l'existence d'un solde restant qui a permis la prise en charge des besoins du programme qui était en cours de réalisation. Concernant le budget de fonctionnement, un montant de 277.6 milliards de dinars lui a été affecté, dont 206 milliards de dinars à l'Office algérien interprofessionnel des Céréales (OAIC), 43 milliards de dinars à l'Office national interprofessionnel du Lait (ONIL). Quant aux indemnités d'expropriation dans le cadre du Fonds national de la Révolution agraire (FNRA) elles s'élèvent à 1,5 milliards de dinars. En outre, plus de 32 milliards de dinars ont été affectés à l'administration centrale et 2,5 milliards de dinars à l'administration de la pêche et de l'aquaculture. Le ministre a également précisé que le montant consacré à la subvention des céréales et du lait a atteint 241 milliards de dinars. Par ailleurs, 21 projets ont été délivrés dans le domaine de l'agriculture et d'autres ont été inscrits pour le secteur de la pêche, et ce, en sus du soutien aux 36.500 exploitations agricoles (différents projets privés). Enfin, pour leur part, certains membres de l'APN, ont défendu dans leurs interventions la recherche de solutions concernant la question liée à la transformation de la poudre de lait, alors que d'autres ont mis en avant le problème des prix élevés de la sardine et la régulation des actes de concession des terres agricoles.