Les agences de notation destinées à renseigner sur les degrés de solvabilité, et bien sûr sur les risques d'insolvabilité des pays qui sollicitent des crédits aux institutions financières, par des classements et autres notes distribuées servant de référence pour les banques, les entreprises, les détendeurs de fonds souverains, leurs servent avant de s'engager pour la conclusion d'un contrat de dettes auprès des solliciteurs, si ces derniers possèdent la capacité de remboursement selon les échéanciers préalablement convenus, également, si d'un point de vue purement marketing, géopolitique, et même idéologique dans certaines circonstances, ne nuiraient pas à certains groupes d'intérêts dans leurs évolutions économiques. Il ait arrivé qu'en 2008 au plus fort de la crise des subprimes, des pays en pleine banqueroute aient été notés beaucoup mieux que l'Algérie qui disposait d'un matelas financier proche des 400 milliards de dollars comme réserves de change. C'est pourquoi les avis des Agences de notation sont à prendre avec des pincettes. L'information parue dans les colonnes de notre Agence de presse ce mercredi 17 janvier 2018 sous le titre «La Banque mondiale accusée d'avoir modifiée les indicateurs de Doing Business pour des motivations politiques» n'est pas une surprise pour les initiés. La crédibilité de l'information telle que rapportée par l'Aps émanerait «de l'économiste en chef de la Banque Mondiale (BM), Paul Romer, qui a affirmé récemment que l'institution de Bretton Woods avait modifié injustement les indicateurs de son rapport annuel sur le climat des affaires dans le monde pour des motivations politiques». Cette révélation peu coutumière de la part d'un responsable de haut rang a été publiée dans un entretien «accordé vendredi dernier au Wall Street Journal». M. Romer a fait savoir que les changements de la méthodologie du rapport, opérés ces dernières années, ont été motivés par des considérations politiques, citant le cas du Chili dont la notation a été volontairement abaissée depuis l'arrivée au pouvoir de la socialiste Michelle Bachelet en 2014. Le Chili, qui a enregistré depuis 2010 une progression constante dans le Doing Business, a vu son classement chuter de la 34ème place en 2014 à la 57ème en 2017 en raison de l'introduction d'un indicateur sur les délais de paiement des impôts, imposé aux entreprises, qui a coûté cher à ce pays en matière d'attractivité économique. Ce recul important dans le classement a été enregistré alors que les conditions économiques du Chili n'ont affiché aucune détérioration, selon l'économiste en chef qui affirme que les auteurs du rapport auraient voulu donner «une mauvaise image de la situation économique» de ce pays de l'Amérique Latine. La régression du Chili aurait profité au Mexique qui a capté, durant quatre années, l'essentiel des Investissements Directs Etrangers vers l'Amérique Latine. «Je veux m'excuser personnellement auprès du Chili et des autres pays qui auraient pu être affectés par ces changements», a indiqué M. Romer au Wall Street Journal. Sans plus de commentaires.