Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, était avant-hier, à Berlin, où il s'est entretenu, avec l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler qui mène des consultations avec les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, ainsi que les Etats voisins, l'Algérie et la Mauritanie, dans le cadre du mandat que lui a confié le Conseil de Sécurité. Cet entretien a permis d'aborder la contribution de l'Union africaine (UA) dans la résolution du conflit du Sahara occidental, notamment, à la lumière de la décision adoptée par le Sommet de l'organisation continentale, en janvier 2018, et qui a appelé à la relance des négociations directes et sans pré-conditions entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique. M. Horst Kohler a exposé les résultats des consultations qu'il a menés avec différents hauts responsables dont le président rwandais, Paul Kagamé, Président en exercice de l'UA, les responsables de la Commission de l'Union africaine mais aussi ceux de l'Union européenne. A cette occasion, Abdelkader Messahel est revenu sur la genèse de la question du Sahara occidental qui est un territoire inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes. Il a expliqué, qu'il s'agit d'une «question de décolonisation dont le règlement doit se fonder sur l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination, conformément à la doctrine et, à la pratique des Nations Unies en la matière». Il a également rappelé l'importance que revêt le principe de l'intangibilité des frontières héritées au moment de l'accession à l'indépendance, pour l'ensemble des Etats africains. Rappelons que Horst Kohler avait été reçu à Alger par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et s'était entretenu avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, lors de la tournée qu'il avait effectuée dans la région en octobre dernier. Rappelons également qu'à fin janvier, le Premier ministre Ahmed Ouyhaia, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au 30e sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA à Addis-Abeba, avait déclaré que l'Algérie fait siennes les conclusions et les recommandations retenues dans le rapport du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA. «L'Algérie considère que l'Union africaine demeure historiquement saisie de la question du Sahara occidental. L'Union africaine demeure politiquement saisie de ce même dossier conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée Générale de l'ONU», avait-il souligné. Dans la foulée, Ahmed Ouyahia avait indiqué que l'Algérie formule «l'espoir que le nouveau Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental bénéficiera de la pleine coopération des deux parties pour le règlement de cette question, conformément aux résolutions des Nations unies». Enfin, retenons que le Front Polisario a eu à exprimer son soutien aux efforts de l'envoyé personnel et secrétaire général des Nations Unies à l'effet de parachever le processus de décolonisation du Sahara Occidental.