La 68e Berlinale, l'un des plus grands festivals de cinéma au monde avec ceux de Cannes et Venise, s'est ouvert dans la soirée du jeudi 15 février, dans la capitale allemande. C'est un film d'animation qui a eu les honneurs de la première projection de gala, «L'Île aux chiens» de l'Américain Wes Anderson. Un film d'animation dans un Japon fantasmé mais les stars étaient quand même sur le tapis rouge. Des percussionnistes et flûtistes japonais animent le traditionnel défilé de personnalités sur le tapis rouge du Palais des festivals dans la capitale allemande, quand soudain le réalisateur Wes Anderson et l'un de ses acteurs fétiches, Bill Murray, viennent leur prêter main forte. L'équipe du film d'ouverture, «L'Île aux chiens», s'est généreusement prêtée au jeu des autographes et des photos avec les fans : Bryan Cranston, rendu célèbre par la série Breaking bad, Jeff Goldblum, Tilda Swinton ou encore Greta Gerwig. Wes Anderson a fait appel à des étoiles pour doubler les personnages de son film d'animation. Comme son titre l'indique, «l'Île aux chiens» met en scène des toutous déportés sur une île en raison d'une épidémie de grippe canine, et qui vont dévoiler un terrible scandale. Pureté de l'enfance, rôle de la famille, mais aussi métaphore du génocide, L'Île aux chiensréussit à être divertissant, éblouissant visuellement tout en évoquant des thèmes forts et graves. Le féminisme sous les projecteurs au festival de Berlin Près de 400 films sont projetés pendant dix jours, 19 seulement sont en lice pour le prestigieux Ours d'or. Mais cette année, le sujet qui occupe les esprits et les prises de parole, c'est bien la libération de la parole des femmes, dans la foulée du mouvement #metoo lancé aux Etats-Unis après les révélations des abus sexuels commis par le producteur Harvey Weinstein. Ce festival a donc décidé de consacrer du temps et de l'attention à l'égalité hommes / femmes. Deux rencontres particulières sont au programme de la Berlinale : l'une consacrée à l'égalité hommes / femmes dans l'octroi des aides publiques à la création, l'autre à la lutte contre le harcèlement sexuel dans l'industrie du cinéma. La question est dans tous les esprits. Lors de leur rencontre avec la presse, les stars au générique du film d'ouverture L'île aux chiens, Bill Murray, Bryan Cranston ou Liev Schreiber ont dû répondre à des questions ou ont spontanément affirmé qu'ils soutenaient le mouvement #metoo, quels qu'en soient les excès. Des films boycottés Le directeur de la Berlinale affirme avoir refusé de sélectionner des films de cinéastes suspectés d'abus sexuels. Même si figure au programme le nouveau film du sud-coréen Kim Ki-dus, accusé de harcèlement par une actrice. Seules quatre réalisatrices, sur dix-neuf cinéastes, peuvent prétendre à l'Ours d'or. La parité n'est donc pas encore à l'ordre du jour. Mais les sujets traités montrent une attention aux femmes. Ainsi Damsel, le film des frères Zellner, revendique une approche parodique et féministe du western. Mia Wasikowska y incarne une jeune fille bien décidée à vivre librement ses amours et maîtrisant mieux la gâchette que son amoureux transi et obsessionnel campé par Robert Pattinson.