A l'instar des saisons précédentes, le championnat national de football dans ses deux Ligues 1 et 2 Mobilis est marqué par le retour de la bête immonde de la violence dans les stades, où l'enjeu devient important en cette fin de saison, alors que l'arbitrage est de nouveau mis au box des accusés pour ses fautes d'appréciation parfois fatales, à neuf journées de l'épilogue. Après une relative accalmie lors de la phase aller de la compétition, des scènes regrettables ont été enregistrées depuis quelques jours dans certains stades du pays, confirmant, qu'en dépit des appels de sensibilisation, l'éradication est encore loin pour ce phénomène qui resurgit, comme par hasard, au moment où les calculs des clubs jouant le titre ou ceux luttant pour le maintien deviennent de plus en plus importants. La 21e journée du championnat disputée vendredi et samedi n'a pas été sans apporter son lot d'incidents regrettables, accompagnés d'accusations à tort et à travers, alors que l'enjeu devient de taille à l'approche du baisser de rideau. Le match CRB Aïn Fekroun - JSM Skikda (2-0) de la Ligue 2 a été entaché de scènes de violence dont a été victime la délégation de la JSMS. Jets de pierres et bouteilles, tout a été utilisé ou presque pour intimider les visiteurs. Le défenseur des «V-noirs», Nassim Oussalah, a été même touché à la tête par un projectile. Toujours en Ligue 2 Mobilis, le coach de l'ASO Chlef, Samir Zaoui, a été accusé d'avoir tabassé l'entraîneur des gardiens de l'AS Aïn M'lila lors du match ayant opposé les deux formations (2-2). Le service d'ordre a dû intervenir à plusieurs reprises pour calmer les esprits dans un rendez-vous qui a failli dégénérer. Lors de la précédente journée de la Ligue 1, le derby de l'Ouest entre l'USM Bel-Abbès et le MC Oran (2-5) s'est terminé en queue de poisson. Des scènes de violence ont marqué la mi-temps de ce derby disputé au stade du 24-Février de Sidi Bel-Abbès. Les quelque 500 supporters oranais qui ont fait le déplacement à la ville de la «Mekerra» ont été tout simplement «chassés» du stade, alors que l'équipe mouloudéenne avait trouvé toutes les peines du monde pour y accéder à son arrivée sur les lieux. Une animosité inexpliquée caractérise les rapports entre les supporters des deux clubs depuis quelques années. Le fair-play n'a pas été également au rendez-vous entre les deux galeries lors du match aller à Oran. Les plus avertis s'attendent au pire lors des prochaines journées avec au menu des matchs décisifs pour le titre suprême ou bien pour le maintien. La Fédération algérienne de football (FAF) est plus que jamais interpelée pour éviter tout dérapage. Un arbitrage de plus en plus contesté L'arbitrage est l'une des principales raisons de la violence dans les stades, estiment les observateurs. Les hommes en noir, de plus en plus contestés, sont sujets à une vague de contestations de la part de clubs mécontents de leurs décisions, parfois discutables. Lors de la 20e journée, des clubs tels que la JS Kabylie, le CS Constantine, ou encore l'USM El-Harrach n'ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur l'arbitrage, l'accusant de «parti pris». Ce week-end, les mêmes accusations ont fusé, confirmant une fois de plus tout le malaise qui frappe le corps arbitral en Algérie, de plus en plus contesté notamment à l'approche de la fin de la compétition. «Ce n'est pas dans mes habitudes de parler de l'arbitrage, mais ce qui s'est passé est vraiment honteux. Nous avons subi toute sorte d'intimidation et de provocation avant le début de la rencontre. La JSK est toujours avantagée par les arbitres à chaque saison, mais je tiens à rassurer que l'USMBA ne sera pas reléguée en Ligue 2 Mobilis», a pesté le portier de l'USM Bel-Abbès, Athmane Toual, à l'issue de la défaite de son équipe vendredi à Tizi-Ouzou face à la JS Kabylie (2-1). L'entraîneur espagnol du Paradou AC, Josep Maria Noguès, n'a pas été tendre aussi avec Necib Redouane, directeur du match de de son équipe face au NA Hussein-Dey (1-1) : «L'arbitre nous a privés d'une victoire certaine. Il a accordé un penalty imaginaire au NAHD, il est seul responsable de notre contre-performance. Nous étions meilleurs que notre adversaire, mais cet arbitre a voulu que le match se termine sur un score de parité». Pourtant, la FAF avait tenté de sensibiliser les arbitres et les impliquer davantage dans la réussite de la saison. A cet effet, le président de la commission fédérale d'arbitrage (CFA) Mohamed Ghouti s'est réuni le 5 février dernier avec les arbitres de l'élite au Centre technique national de Sidi-Moussa (Alger), quelques jours après l'annonce de la suspension des deux directeurs de jeu Abderrazak Halalchi et Amine Sekhraoui pour «fautes graves». Mais au jour d'aujourd'hui, l'arbitrage va «de mal en pis», augurant d'une fin de saison extrêmement difficile sur tous les plans, regrettent les amoureux du ballon rond en Algérie.