En un quart-d'heure hier, Patrick Poinsot Consul général de France à Annaba a brassé large pour expliquer non seulement les nouvelles dispositions apportées par son institution pour améliorer l'accueil du public demandeur de visa, mais aussi au plan des échanges économiques entre les deux pays. Pour ce faire, il s'est attardé sur le moindre petit détail dans le domaine de la communication. Dans cette bâtisse étincelante dans un quartier tout aussi étincelant, il s'est appuyé sur ses deux principaux prestataires de service. Ce sont VFS pour Alger et TLS contact pour les régions de Annaba (ouvert le 2/04/2018) et Oran (appelé à ouvrir le 4 avril 2018). Lors du point de presse que le diplomate a animé après avoir révélé qu'il a été appelé à occuper la même fonction dans une des régions d'Algérie, Patrick Poinsot n'a pas évité les questions des nombreux représentants de la presse présents. Il y a celles en relations avec tout ce qui concerne les services supplémentaires, la baisse des frais de service, le non-remboursement de ces frais pour quelque motif que ce soit. C'est dire que jusqu'aux services supplémentaires proposés comme le prémium, l'envoi par courrier express de la photographie, l'exploitation d'un centre d'appel, le consul de France à Annaba n'a rien laissé au hasard. Il a même débordé sur des questions économiques pour répondre à celle posée par un journaliste sur la situation des hommes d'affaires demandeurs de visa, commerçants et le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays. Il a affirmé que du côté français tout est fait pour que l'opérateur algérien ait rapidement accès à tout ce dont il a besoin en territoire français. De même qu'il a révélé qu'il n'en est pas de même du côté des autorités algériennes. Cette révélation indique que l'on est loin de la satisfaction exprimée par l'ambassadeur français Xavier Driencourt lors de sa visite de travail à Annaba. C'est dire que les améliorations engagées par le consulat de France à Annaba, même si elles sont entrecoupées de visites destinées à quelques sociétés françaises en activité en Algérien (CITAL), ces améliorations de l'accueil des Algériens demandeurs de visa, sont principalement orientées vers une meilleure maîtrise du contrôle des entrées/sorties du territoire français. Ce que confirme du reste la récente visite de l'ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin à Alger du 26 au 28 mars 2018. Elle était saupoudrée d'une invitation que l'ambassadeur de France en Algérie lui avait transmise pour donner une conférence à Alger. Cela a été effectivement le cas mardi 27 mars 2018 à l'Ecole Supérieure Algérienne des Affaires. Elle avait été précédée par les sorties sur le terrain à Annaba et Oran, de L'ancien chef de Gouvernement français. Ce dernier paraissait s'être limité aux informations totalement erronées des médias français. Cette même presse ne veut pas reconnaître qu'elle a perdu la guerre médiatique en Algérie. Et en déclarant que «l'Algérie doit se réconcilier avec elle-même», l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a mis ses deux pieds dans le plat. Il faut croire que ses représentants permanents en Algérie l'ont mal renseigné. Et pourtant, la question économique avait été longuement abordée lors de la dernière visite de De Villepin à l'Ecole supérieure algérienne des affaires. Une institution née de la volonté politique et de la vision de deux présidents des deux pays. Cette école de gestion et de management du plus haut niveau possible, est devenue, depuis, la référence pour l'ensemble des pays du continent africain. En tout état de cause, lors du point de presse développé à l'issue de la rencontre pour la présentation des améliorations induites pour les demandeurs de visa, Patrick Poinsot paraissait bien maîtriser son sujet. Et ce, même si au détour d'une question sur les échanges commerciaux, il a tenté de mettre sous silence la progression des affaires françaises en Algérie. Comparativement à celles des Algériens qui sont véritablement insignifiantes. Le consul de France à Annaba a confirmé les affirmations faites récemment par le président de la Chambre française de commerce et d'industrie lors de sa dernière visite en Algérie (Cfcia), Michel de Caffarelli. Il faut aussi savoir que la France reste l'un des plus importants investisseurs en Algérie derrière les Etats-Unis et l'Egypte, Et qu'elle est le premier fournisseur du marché algérien, avec plus de 24% de parts de marché avant l'Italie, les Etats-Unis et l'Allemagne, et son deuxième client. Hors hydrocarbures, la France est le premier client de l'Algérie avec 184 millions de dollars d'exportation soit 37% de ses recettes d'exportation hors hydrocarbures. Dans l'automobile, les entreprises françaises Renault, Peugeot et Citroën accaparent 70% du marché algérien de voitures neuves. Quant à la hausse non négligeable des demandeurs algériens de visa à destination de la France, son problème est ailleurs que dans le chômage et le radicalisme.