La robe kabyle qui subit chaque année des transformations pour de nouvelles créations dites "modernes", "ne doit pas effacer les modèles traditionnels", ont souligné, mercredi à Tizi-Ouzou les participants à une rencontre sur cet habit de la région de Kabylie. Ces innovations apportées tant au plan de la coupe, du tissus et des décorations, par les couturières, sur leurs propres initiatives afin de donner plus de chance à leur produits d'être vendus sur un marché de plus en plus exigeant et en permanente évolution, ou sur demande de la cliente qui souhaite se distinguer par une robe originale, "ne doit pas se faire au détriment des modèles traditionnellement connus", a souligné Mme Yamina Hadid, chef de service artisanat à la direction locale du tourisme et de l'artisanat. Cette même intervenante qui s'exprimait à l'ouverture de cette rencontre abritée par la maison de la culture Mouloud Mammeri, a lancé un appel aux couturières à ne pas négliger ou abandonner la robe kabyle traditionnelle, du moins les modèles réalisés depuis les années 1940 ou 1950, après l'abandon de la robe tissée. "L'innovation est certes un élément important dans la promotion de cet habit traditionnel et sa commercialisation, mais le modèle traditionnel avec ses caractéristiques, doit être préservé afin de le transmettre aux générations futurs", a-t-elle insisté. Des couturières présentes à cette rencontre ont indiqué à l'APS que les tenues traditionnelles dont les célèbres robes de Béni Douala, de Ouachita, de Tigrât, de Bouzguene et autres, réputées pour leurs modèles uniques, ne peuvent disparaitre car elles constituent une pièce maitresse et indispensable du trousseau de la mariée, en outre beaucoup de femmes les commandent, les préférant aux nouvelles créations. Mme Hadid a invité les 12 450 artisanes qui produisent la robe kabyle à Tizi-Ouzou, à participer à des expositions, localement ou dans d'autres wilayas et à l'étranger, à des défilés de modes et à investir les réseaux sociaux pour assurer une bonne publicité et faire connaître le produit et les nouveaux modèles. Elle a également invité les couturières à participer à des concours qui sont un véritable challenge pour celles qui veulent aller vers la qualité et préserver l'authenticité de la robe kabyle. Cette rencontre placée sous le slogan "la robe Kabyle à l'honneur" organisée par l'Espace de promotion de l'investissement (EPI) en partenariat avec les directions locales de la culture et du tourisme et de l'artisanat, et qui s'étalera sur deux jours a été marquée par une exposition animée par une trentaine de couturières. Un défilé de mode en robes kabyles, et une démonstration d'un mariage traditionnel ou la robe kabyle est la tenue incontestée de la mariée, sont au menu de la journée demain. Un concours de la meilleure robe, du meilleur mannequin et du meilleur stand, est lancé à l'occasion de cette manifestation et dont les lauréats seront dévoilés à la cérémonie de clôture.